Coronavirus : 4.032 décès et 6.017 personnes en réanimation en France

Le Premier ministre a estimé qu'il était "probable" que le "déconfinement" en France ne se fasse pas "en une fois et pour tout le monde"
Le Premier ministre a estimé qu'il était "probable" que le "déconfinement" en France ne se fasse pas "en une fois et pour tout le monde" © AFP
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avec AFP , modifié à
En France, on compte désormais 24.639 personnes hospitalisées, dont 6.017 en réanimation, et 4.032 morts du coronavirus. Mercredi, l'exécutif a commencé à esquisser des pistes de déconfinement, estimant "probable" qu'il se fasse en plusieurs étapes. 
L'ESSENTIEL

Trois semaines après l'entrée en vigueur des mesures de confinement, l'épidémie de coronavirus se poursuit en France, avec 24.639 patients hospitalisés, dont 6.017 en réanimation, et plus de 4.032 morts. Mercredi, l'exécutif a commencé à esquisser des pistes de déconfinement, estimant "probable" qu'il se fasse en plusieurs étapes. En Europe, on dénombre désormais plus de 30.000 décès liés à l'infection. Le prestigieux tournoi de tennis de Wimbledon a lui été annulé en raison de la pandémie. 

Les informations à retenir :

  • 4.032 personnes sont mortes du coronavirus en France, 24.639 patients sont hospitalisés
  • Édouard Philippe a estimé "probable" que le déconfinement se fasse en plusieurs étapes
  • En Europe, la barre des 30.000 décès liés à l'épidémie a été franchie
  • Le tournoi de tennis de Wimbledon, qui devait avoir lieu fin juin, est annulé

4.032 morts en France, les transferts de patients se poursuivent

En France, le dernier bilan de l'épidémie fait état de 4.032 décès recensés à l'hôpital, soit 509 de plus en 24 heures. Quelque 56.989 cas ont été confirmés, tandis que 24.639 personnes sont actuellement hospitalisées (+1.881), dont 6.017 en réanimation (+452). Ce bilan ne tient pas compte des décès dans les Ehpad, dont le chiffre global est actuellement en cours d'évaluation par les autorités. Par ailleurs, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon a indiqué que l'on compte désormais 10.935 patients sortis de l'hôpital guéris du coronavirus.

Pour alléger les services déjà sous pression, alors que le pic n'est pas encore là, 36 malades des hôpitaux de la région parisienne ont été transférés vers la Bretagne. Deux TGV médicalisés sont partis de Paris, mercredi matin, en direction de Saint-Brieuc, Brest et Rennes. Cent autres transferts hors d'Île-de-France sont également prévus d'ici jeudi midi, vers les hôpitaux du Centre-Val de Loire, de Normandie et des Pays de la Loire. 

Six malades du nord-est doivent par ailleurs être transférés à Toulouse, mercredi, une première en Occitanie. Dans les prochains jours, c'est l'Autriche qui va à son tour recevoir des malades français, devenant le premier pays non-frontalier de la France à effectuer cette démarche. 

Vers un déconfinement en plusieurs phases ? 

Lors de son audition en visioconférence mercredi par la mission d'information de l'Assemblée nationale sur le coronavirus, le Premier ministre, Édouard Philippe, a estimé qu'il était "probable" que le "déconfinement" en France ne se fasse pas "en une fois et pour tout le monde". "Nous avons demandé à plusieurs équipes de travailler sur cette question en étudiant l'opportunité, la faisabilité d'un déconfinement qui serait régionalisé, qui serait sujet à une politique de test, en fonction, qui sait, de classes d'âge", a-t-il poursuivi. Une question qu'il a qualifiée de "redoutablement complexe", rappelant qu'il n'y avait "pas de précédent" ni de "méthode éprouvée".

Édouard Philippe a également précisé qu'il espère être en mesure de "pouvoir avancer sur le sujet et présenter des éléments d'une stratégie de déconfinement dans les jours, la semaine qui viennent, de façon à donner une perspective à nos concitoyens".

3,6 millions de Français concernés par le chômage partiel 

Sur le plan économique, le recours au dispositif du chômage partiel avait été demandé mardi soir par 337.000 entreprises pour 3,6 millions de salariés, a annoncé mercredi la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, à l'issue du Conseil des ministres.

La ministre n'a pas donné de chiffre sur le coût, mais selon son entourage, cela représente, sur une durée de trois mois, une dépense potentielle de 11 milliards d'euros, bien au-delà des 8,5 milliards budgétés par le projet de loi de finances rectificative. "Chaque mois de confinement coûte 3% du PIB annuel", a pour sa part estimé le gouverneur de la Banque de France sur Europe 1. 

359.000 personnes verbalisées en trois semaines

Sur le plan sécuritaire, policiers et gendarmes sont toujours à pied d'oeuvre, trois semaines après l'entrée en vigueur de mesures sanitaires exceptionnelles en France. Quelque 5,8 millions de contrôles ont été réalisés et 359.000 procès verbaux dressés pour non-respect des règles depuis le début du confinement a affirmé Christophe Castaner, mercredi matin. "Quand nous contrôlons ce n'est pas pour verbaliser mais pour garantir le confinement", a-t-il ajouté. 

"On ne part pas en vacances pendant la période de confinement" mise en place pour lutter contre la propagation du coronavirus, a par ailleurs déclaré le ministre de l'Intérieur sur LCI. Il a indiqué avoir demandé aux préfets des zones touristiques concernées de s'assurer des niveaux de location et a prévenu d'un renforcement des contrôles sur les traditionnels axes de départs en vacances, dès vendredi.

La barre des 30.000 morts franchie en Europe 

En Europe, la pandémie a tué plus de 30.000 personnes, dont plus des deux tiers en Italie et en Espagne, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mercredi matin. Avec un total de 30.063 décès (pour 458.601 cas), le continent est le plus durement touché par l'infection. L'Italie (13.155 décès) est le pays européen le plus atteint, suivi de l'Espagne (plus de 9.053) et de la France. Du côté du Royaume-Uni, le bilan a grimpé à 2.352 décès, mercredi, après 563 nouveaux décès en 24 heures. 

Près de 46.000 morts dans le monde, un risque de "pénurie alimentaire"

Outre Atlantique, le nombre de décès dus à l'épidémie de coronavirus aux Etats-Unis a dépassé les 4.400, un chiffre multiplié par deux en trois jours, a annoncé mercredi l'Université américaine Johns Hopkins. On dénombre plus de 203.608 cas. La Maison-Blanche a présenté ses projections : selon elle, la maladie devrait faire entre 100.000 et 240.000 morts aux Etats-Unis avec les restrictions actuelles, contre 1,5 à 2,2 millions sans aucune mesure. Par ailleurs, un bébé de 6 mois est décédé ce mercredi du Covid-19 dans le Connecticut. Il s'agit de la plus jeune victime du Covid-19 à ce jour.  

Au niveau mondial, la crise sanitaire continue aussi de s'aggraver, avec plus de 45.719 morts et 900.000 cas, selon le dernier comptage de l'AFP. 

Il existe un risque de "pénurie alimentaire" sur le marché mondial à cause des perturbations liées à l'épidémie dans le commerce international et les chaînes d'approvisionnement alimentaire, ont averti les présidents de deux agences de l'ONU et de l'OMC mercredi. Et le chef des Nations unies, Antonio Guterres, de noter que la Terre vivait sa "pire crise mondiale depuis que l'ONU a été fondée" il y a 75 ans. 

Le tournoi de Wimbledon annulé

C'est un nouvel événement majeur du sport mondial qui est victime du coronavirus : le tournoi de Wimbledon, le plus prestigieux Grand Chelem du tennis, a été officiellement annulé mercredi. L'annonce était attendue depuis plusieurs jours et ne constitue pas une surprise. Le tournoi londonien, qui devait se tenir fin juin, n'aura ainsi pas lieu pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale.

L'incertitude plane plus largement sur l'ensemble du tennis mondial. Avec l'annulation de Wimbledon, l'hypothèse d'une annulation pure et simple de la fin de la saison prend un peu plus de corps et fait son chemin au sein des instances dirigeantes. Le maintien de Roland-Garros, qui a été reporté en septembre, apparaît donc chaque jour un peu plus hypothétique.