Coronavirus : 30.177 morts en France, la circulation du virus en augmentation "modérée"

Le coronavirus a fait plus de 30.000 morts en France.
Le coronavirus a fait plus de 30.000 morts en France. © AFP
  • Copié
Europe 1 avec AFP , modifié à
Le dernier bilan du coronavirus, lundi soir, fait état de 30.177 morts en France, alors que les réanimations continuent de baisser. Tandis que le cap des 600.000 décès a été franchi dans le monde, les 27 pays de l'UE n'étaient toujours pas parvenus, lundi soir, à trouver un accord sur le plan de relance post-crise.
L'ESSENTIEL

Les 27 pays européens parviendront-ils à se mettre d'accord sur la relance post-crise du coronavirus ? Après quatre jours de négociations, aucun compromis n'avait pu être trouvé sur l'architecture du plan de l'UE, à hauteur de 750 milliards d'euros, lundi matin. Les dirigeants des Etats membres se sont de nouveau rencontré dans l'après-midi, et étaient en passe, dans la soirée, de dépasser les 85 heures de discussion, toujours en vain. En France, où l'épidémie montre des signes de reprise, notamment dans le Grand Est, le masque est obligatoire dans les lieux clos et le Premier ministre a dit ne pas exclure une nouvelle fermeture des frontières avec l'Espagne.

Pendant ce temps, la recherche contre le coronavirus progresse. Deux projets de vaccins conte le Covid-19, l'un britannique et l'autre chinois, ont produit des effets encourageants, selon les résultats de deux essais cliniques publié lundi dans la revue The Lancet

Les informations à retenir : 

  • Les 27 pays de l'UE ne sont pour l'instant pas parvenus à se mettre d'accord sur un plan de relance post-crise, les négociations doivent reprendre dans l'après-midi
  • Le coronavirus a fait 30.177 morts en France et la direction générale de la Santé note une circulation du virus en augmentation "modérée"
  • En France, le port du masque est désormais obligatoire dans les lieux publics clos
  • Deux projets de vaccins ont produit des résultats encourageants
  • Le coronavirus a contaminé plus de 14 millions de personnes dans le monde, faisant plus de 606.000 morts 

Les négociations sur le plan d'accord européen s'éternisent

Malgré d'intenses tractations dans la nuit de dimanche à lundi, aucune fumée blanche ne s'est pour l'instant échappée de Bruxelles, où les 27 pays de l'Union européenne tentent, depuis vendredi, de se mettre d'accord sur un plan de relance commun, à hauteur de 750 milliards d'euros. Du montant global du plan à l'équilibre entre prêts et dons, en passant par le contrôle des fonds versés ou un mécanisme liant les subventions au respect de l'Etat de droit dans les pays bénéficiaires, les points de dissension persistent. Les deux camps restent sur leurs positions : d'un côté les Pays-Bas et leurs alliés dits "frugaux", qui préfèrent les prêts aux subventions et prônent une diminution du volume global du plan, et de l'autre le reste du bloc, France et Allemagne en tête, refusant un compromis "au prix de l'ambition européenne". 

Dimanche soir, Emmanuel Macron a "tapé du poing sur la table" pour dénoncer la mauvaise volonté, selon lui, de certains de ses homologues. Les 27 dirigeants de l'Union européenne se sont de nouveau réunis à 16 heures pour tenter de parvenir à un accord.

30.177 morts, les réanimations en baisse

Le dernier bilan des autorités fait état de 30.177 morts du coronavirus en France, dont 19.636 personnes au sein des établissements hospitaliers. Les réanimations sont également en baisse, avec 10 cas graves en moins par rapport à vendredi (467 patients toujours en réanimation). Les hospitalisations poursuivent également leur tendance baissière, avec 6.589 personnes hospitalisées contre 6.688 vendredi. 

Ces chiffres sont toutefois à nuancer. En effet, Santé publique France explique que "suite à une anomalie survenue dans la remontée des données", le nombre de nouveaux décès ou encore de nouvelles admissions en réanimation dans les dernières 24h ne sont pas disponibles. Surtout, la Direction générale de la Santé souligne une "augmentation" de la circulation du virus, même si celle-ci reste "modérée".

Le masque désormais obligatoire dans les lieux publics clos en France

Signe de la vigilance des autorités face au risque de reprise de l'épidémie en France : quatre mois après avoir été jugé "inutile" par les autorités, le port du masque est obligatoire dans les lieux publics clos en France, dès lundi, et peut même valoir une amende de 135 euros en cas d'infraction. La mesure vise à éviter un "relâchement" de la population, en pleines vacances d'été.

Interrogé par Europe 1, Raphaël, un jeune Francilien de 18 ans, déplore ainsi sa contamination, apprise ce week-end, malgré, assure-t-il, un strict respect des consignes sanitaires. "Ce qui est le plus énervant, je crois, c'est de voir toutes les personnes qui sortent au parc ou en terrasse sans masque, qui rient à gorge déployée", dénonce-t-il. Retrouvez son témoignage en intégralité ici

À Aquaboulevard, complexe alliant salles de cinéma, de sport et piscines, à Paris, les visiteurs rencontrés par Europe 1 lundi matin saluaient globalement l'entrée en vigueur de l'obligation pour des raisons sanitaires... tout en avouant avoir du mal à prendre le réflexe. Retrouvez notre reportage ici

Vigilance dans la région Grand Est, du mieux en Guyane

Les autorités du Grand Est ont, elles, appelé à les habitants à être particulièrement vigilants et respectueux des gestes barrières, lundi. Dans cette région particulièrement touchée par la première vague de l'épidémie, "un relâchement a été observé un peu partout. Le virus circule encore", a mis en garde la préfète, Josiane Chevalier. 

La situation continue en revanche de s'améliorer en Guyane, où une baisse du nombre de nouveaux cas a été enregistrée ce week-end. Le taux de positivité recule également progressivement, alors que près de 5.000 tests ont été réalisés la semaine dernière dans ce territoire français d'Amérique du Sud. Quant à la situation en Bretagne, où le taux de reproduction du virus est particulièrement élevé, la directrice de cabinet de l'Agence régionale de Santé (ARS) de la région, Anne-Briac Bili, se montre rassurante, expliquant les derniers chiffres par la multiplication des tests. 

La France regarde aussi avec attention ce qui se passe chez ses voisins. Le Premier ministre Jean Castex a ainsi indiqué "surveiller de très près" la situation sanitaire en Catalogne, où les habitants de plusieurs zones sont invités à rester chez eux, et n'a pas exclu une nouvelle fermeture des frontières avec l'Espagne. A Barcelone, les cinémas, théâtres et discothèques doivent fermer leurs portes et les réunions de plus de dix personnes sont interdites de même que les visites dans les maisons de retraite. La capacité d'accueil dans les bars et les restaurants a été limité à 50%. 

Le gouvernement n'exclut pas des "reconfinements partiels" 

Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, a expliqué lundi sur Europe 1 que le gouvernement planchait en ce moment même sur divers scénarios. Parmi les options envisagées, "des confinements partiels, à la barcelonaise, où l'on referme un certain nombre d'établissements" ou de quartiers, explique le professeur.

De fait, la capitale catalane a demandé vendredi à tous ses habitants de rester chez eux et de ne pas chercher à quitter l'agglomération. Dans l'idée, le gouvernement français voudrait donc pouvoir mettre en place la même chose, "un confinement un peu plus serré au niveau d'une ville ou d'une micro-région. Voilà ce qui est envisagé" en cas de réel rebond de l'épidémie, complète Jean-François Delfraissy. Lisez ici son interview.

L'économie française va souffrir l'an prochain

C'est un constat très noir que formule le groupe Euler Hermes, l’un des grands acteurs dans le monde de l’assurance-crédit : on peut s'attendre à une augmentation de 25 % des défaillances d'entreprises en France dans l'année et demi qui vient, notamment à cause du coronavirus. Selon le groupe, c'est au cours du quatrième trimestre 2020 et du premier semestre 2021 que l'économie française va souffrir le plus. La vague arrivera au mois d'octobre et devrait se prolonger jusqu’au milieu de l’année prochaine. On vous explique pourquoi les perspectives sont si sombres dans cet article. 

Deux projets de vaccins aux résultats encourageants... 

Un espoir qui demande confirmation. Deux projets de vaccins contre le Covid-19, un britannique et un chinois, ont produit une réponse immunitaire importante et démontré leur sûreté pour les patients, selon les résultats de deux essais cliniques distincts, publiés lundi dans la revue médicale britannique The Lancet. Ces essais cliniques sont encore toutefois dans une phase préliminaire (phase 1/2 et phase 2), et leur efficacité devra être établie dans un essai de phase 3, sur un nombre de participants plus important, avant d'envisager leur commercialisation à grande échelle.

Le professeur Jean-François Delfraissy a cependant appelé à la prudence. "Faisons très attention à ces annonces. L’industrie pharmaceutique, c’est normal, veut pousser les avancées qui peuvent arriver. Ce sont quand même des effets d’annonce", a réagi sur Europe 1 le président du conseil scientifique. 

... alors qu'un médicament protégerait des formes sévères

Du côté de la recherche, un laboratoire britannique a dévoilé lundi les résultats préliminaires d'une étude prometteuse, réalisée sur un faible échantillon de patients, et selon laquelle un médicament, le SNG001, réduirait de 79% le risque de développer une forme sévère de la maladie, c'est-à-dire nécessitant un respirateur, ou mortelles. Selon cette étude, les patients traités avec le SNG001 ont plus de deux fois plus de chances de guérir par rapport à ceux qui ont reçu un placebo. Jusqu'alors, seul un médicament, la dexaméthasone, a prouvé qu'il pouvait sauver des malades du coronavirus.

Plus de 606.600 morts dans le monde, inquiétude de l'OMS pour l'Afrique 

Partout dans le monde, le Covid-19, qui a contaminé plus de 14 millions de personnes, continue de se propager. La pandémie a fait plus de 606.605 morts depuis fin décembre, selon un bilan établi dimanche par l'AFP. Le nombre de décès a doublé en un peu plus de deux mois et plus de 100.000 morts ont été enregistrés en 21 jours, depuis le 28 juin.

Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 140.534 décès pour 3.773.260 cas recensés, selon le comptage de l'université Johns Hopkins. Au moins 1.131.121 personnes ont été déclarées guéries. Après les États-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil avec 79.488 morts pour 2.098.389 cas, le Royaume-Uni avec 45.300 morts (294.792 cas), le Mexique avec 39.184 morts (344.224 cas), et l'Italie avec 35.045 morts (244.434 cas).

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est déclarée "préoccupée" lundi par "l'accélération" de l'épidémie de Covid-19. L'Afrique est le deuxième continent le moins touché, avec plus de 15.160 décès, devant l'Océanie, selon les données collectées par l'AFP auprès de sources officielles lundi. Mais l'Afrique du Sud, pays le plus touché par la pandémie sur le continent, a passé la barre des 5.000 morts dimanche.

Au même moment, a-t-il cité, la progression atteignait 31% au Kenya, 26% en Ethiopie, 50% à Madagascar, 57% en Zambie, 69% en Namibie et 66% au Botswana.