Les Français sont confinés depuis un mois. 2:46
  • Copié
Théo Maneval, édité par Ariel Guez , modifié à
Cela fait aujourd'hui un mois que nous sommes confinés pour lutter contre la propagation du coronavirus.  Europe 1 vous propose de faire le point sur l'évolution de la crise sanitaire depuis le début du confinement.  
DÉCRYPTAGE

Nous sommes le 17 avril et cela fait donc un mois pile que la France est placée sous cloche. Un mois où nos vies ont été bouleversées. Et en un mois, nous sommes passés de 150 à près de 18.000 morts. Dans ce laps de temps, les connaissances sur le virus ont évolué, même s'il reste encore beaucoup de questions. Un mois, c'était hier et ça parait déjà loin : on appuie sur le bouton marche arrière.

Lorsque le 16 mars, à 20 heures, Emmanuel Macron fixe la date du confinement au lendemain pour tenter d'endiguer la propagation du coronavirus, la France compte alors 6.500 cas et 148 morts. En Italie, ils sont déjà 3.000, et le "tsunami" tant redouté commence à arriver dans le Grand-Est, où l'épidémie a commencé à se propager. "C'est un stress constant. Dès qu'un patient sort, on a forcément une admission derrière. On va être en manque de respirateurs très rapidement. Il faut que les gens prennent conscience que ce n'est pas une petite grippe...", alertait à notre micro une soignante de l'hôpital de Colmar. On peine alors encore à cerner vraiment le taux de mortalité du virus.

21 mars : la chloroquine au cœur des débats, un premier médecin décède du Covid-19

Quelques jours après, les Français découvrent par leur radio ou leur écran de télévision le professeur Didier Raoult, qui préconise face au coronavirus un traitement à base d'hydroxy-chloroquine. Le débat fait rage au sein de la communauté médicale et scientifique. En cause : la méthode de recherche utilisée par les équipes du professeur Raoult. 

Les politiques se saisissent de l'affaire. Début avril, une pétition recueillera même plus de 200.000 signatures en quelques jours pour que le traitement soit utilisé. Un mois après le début des débats, la communauté scientifique est toujours divisée. Des tests ont été lancés et les résultats ne devraient pas tarder. 

La vague du Covid-19, elle, a emporté le 21 mars, un premier médecin : un urgentiste à Compiègne.

31 mars : Fermeture de l'aéroport d'Orly, les avions cloués au sol

Une semaine plus tard, stupeur dans le monde des transports : l'aéroport d'Orly est fermé. En quelques jours, le virus aura cloué au sol la quasi-totalité des avions à travers le monde. Invité d'Europe 1 le jour de la fermeture d'Orly, Augustin de Romanet, patron d'Aéroports de Paris, prédit que le secteur du transport aérien va être profondément remodelé par cette crise.

" Probablement pour la première fois dans l’Histoire, nous considérons que la vie humaine a un prix suffisamment élevé pour qu’on y sacrifie l’activité économique. Et ça, c’est un événement majeur (...). La durée du redémarrage sera certainement plus longue que les crises précédentes", expliquait-il. 

"L'État paiera"

Avec un peu d'avance sur les aéroports, tous les magasins et usines non-essentiels, les bars et les restaurants ont fermé leurs portes dès le début du confinement, le 17 mars. Un état d'urgence sanitaire et un arsenal d'aides venant du ministère de l'Économie. sont dégainés : 45 milliards sont d'abord annoncés. Ce seront finalement 110 milliards qui sont avancés par Bercy, avec des prévisions de récession passées de 1 à 8% en 2020. Comme Emmanuel Macron l'avait annoncé lors de sa première allocution : "L'État paiera"

Des nouvelles informations sur le virus

Dans le même temps, la solidarité s'organise, le personnel soignant est applaudi tous les soirs par les Français, et la connaissance sur le virus progresse, avec la découverte d'un nouveau symptôme : la perte du goût. Le monde scientifique finit aussi par balayer la doctrine initiale du gouvernement, en pleine pénurie sur le port du masques. Désormais, de nombreuses villes et régions annoncent offrir bientôt ce que le président de la République a appelé les "masques grand public", en tissu...

Le 11 mai comme objectif

Début avril, le ciel commence à s'éclaircir en France. Malgré le manque de matériel et des situations parfois dramatiques dans les Ehpad, pour la première fois le nombre d'entrées à l'hôpital a commencé à baisser, un effet du confinement décrété quelques semaines plus tôt. Le 13, Emmanuel Macron s'adresse pour la quatrième fois en un mois aux Français, et annonce la date du 11 comme un objectif provisoire de déconfinement, avec le retour des enfants à l'école.

"S'il devait y avoir un rebond, on serait mort"

Le Professeur Gabriel Steg, ​chef du service de cardiologie à l'hôpital Bichat à Paris et coprésident du Comité de pilotage recherche Covid-19 de l'AP-HP, appelait néanmoins à la prudence, jeudi sur Europe 1. "Les réanimations sont pleines à un niveau très haut, le double ou triple du chiffre normal. Les personnels de réanimation sont épuisés, cela fait des semaines qu’ils se succèdent, souvent sans repos", assure le professeur.

"Donc oui, il y a une diminution du nombre de nouveaux cas qui se présentent à l'hôpital, mais on est loin d'être sortis de l’auberge. S'il devait y avoir un rebond, on serait mort." Et pour empêcher ce rebond, certaines données sont encore inconnues, notamment sur l'immunité ou non des personnes déjà contaminées.