La crise s'est nettement aggravée dans le Grand Est, l'un des foyers de l'épidémie (photo d'illustration). 1:18
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Sophie Eychenne, édité par Margaux Lannuzel
"On fait actuellement tout ce qu'il faut pour éviter d'en arriver à choisir quels patients on va soigner", explique au micro d'Europe 1 le professeur Jean-Philippe Mazzucotelli, chef du service chirurgie cardiaque au CHU de Strasbourg, alors que la France est officiellement passée au stade 3 de l'épidémie de coronavirus. 

La France compte désormais 4.500 personnes atteintes du coronavirus, dont 300 se trouvaient dans un état grave, samedi soir, a annoncé le Premier ministre Edouard Philippe. Alors que le passage au stade 3 entraîne la mise en place de nouvelles mesures drastiques, les hôpitaux des zones les plus touchées observent, en première ligne, l'accélération de l'épidémie. Dans le Grand Est, le professeur Jean-Philippe Mazzucotelli, chef du service chirurgie cardiaque au CHU de Strasbourg, déplore au micro d'Europe 1 une situation catastrophique, avec un service de réanimation totalement saturé. 

 

"Une situation totalement inédite pour nous"

"Pratiquement tous les lits de réanimation sont occupés, on est en train de faire toute une réorganisation des unités", pose-t-il, expliquant que certaines d'entre elles accueilleront "uniquement les patients 'Covid'", et d'autres "les patients qui ne sont pas infectés". "On fait actuellement tout ce qu'il faut pour éviter d'en arriver à choisir quels patients on va soigner. Les Italiens c'est ce qu'ils sont rendus à faire parce qu'ils ont été totalement dépassés par la situation, et ce que l'on espère c'est que nous on va pouvoir être en place avant d'être dans cette situation dramatique", souffle le' spécialiste.

Pour cela, le CHU "essaie de rouvrir certains lits de réanimation qui sont fermés", détaille Jean-Philippe Mazzucotelli. "Et ce qu'on prévoit dans les jours qui viennent, c'est d'ouvrir d'autres lits de réanimation dans des structures qui ne sont pas dédiées au départ pour ça. C'est une situation totalement inédite pour nous et je pense que ça le sera bientôt également pour beaucoup de centres hospitaliers en France."