Coronavirus : comment la bithérapie prônée par le professeur Raoult est-elle testée ?

Coronavirus bithérapie
Le professeur Didier Raoult prône l'utilisation couplée de l'hydroxychloroquine et de l'azithromycine. © AFP
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Virginie Salmen, édité par , modifié à
Pour l'heure, une seule étude en France teste la bithérapie prônée par le professeur Raoult, avec deux médicaments : l'hydroxychloroquine et l'azithromycine. Ce protocole vise notamment à évaluer les effets secondaires cardiaques que la bithérapie pourrait provoquer.

L'encouragement est présidentiel : mercredi, Emmanuel Macron a affirmé que le Pr Didier Raoult était "un grand scientifique" et que sa bithérapie "devait être testée" pour faire la preuve de son efficacité ou non contre le coronavirus, et d'une éventuelle toxicité. À l'IHU-Méditerranée de Marseille, Didier Raoult prône une thérapie avec deux médicaments, d'où le nom de bithérapie. 

Pour l'heure, une seule étude en France teste, depuis cinq jours, la fameuse bithérapie au CHU de Montpellier, avec deux médicaments : de l'hydroxychloroquine et de l'azithromycine, qui sont les médicaments que promeut le Pr Didier Raoult. À Montpellier, ces médicaments sont testés dans un essai clinique  sur des malades avec une pneumonie déclarée, mais encore à un stade précoce du coronavirus.

Quels avantages sur la monothérapie ?

Après des semaines de polémique, le Pr Jacques Reynes a voulu vérifier cette synergie de molécules dont parle le Pr Didier Raoult : "Si on documente le fait que la bithérapie a des avantages sur une monothérapie sans inconvénient cardiologique problématique, on sera plutôt tentés de proposer une bithérapie", explique-t-il au micro d'Europe 1. "En revanche, si la monothérapie fait aussi bien que la bithérapie, on pourra se poser des questions sur le réel intérêt d'ajouter de l'azithromycine. Il me semble que c'est utile d'avoir cette réponse dans le futur."

Au CHU de Montpellier, les patients traités dans le cadre de cette étude sont surveillés de près par électrocardiogramme. Les résultats devraient être connus d'ici deux mois.

Dans tous les autres essais cliniques menés en France, on teste soit l'hydroxychrloroquine, soit l'azithromycine, mais pas ensemble. Pourquoi ? Essentiellement parce que l'OMS ne le recommande pas puisque, dans le tube à essai, l'azithromycine ne donne pas de résultat probant et qu'il y a des effets secondaires cardiaques qui peuvent venir s'ajouter à ceux de l'hydroxychloroquine.