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Matthieu Charrier, édité par
Pour le dimanche de Pâques, l'Italie a annoncé sa journée la moins meurtrière depuis plus de trois semaines.

315 morts de plus en 24h dans les hôpitaux français. Alors qu'en Italie, 431 personnes sont mortes ces dernières 24 heures. C'est la première fois depuis le 19 mars que le bilan quotidien passe sous les 500 morts en Italie. Est-ce bon signe pour la France ? Car l'on a beaucoup dit au début de l'épidémie que les courbes françaises suivaient les courbes italiennes avec quelques jours de retard. Explications.

La France compte deux fois plus de lits d'hôpital que l'Italie

Les courbes des contaminations et des décès suivaient globalement depuis le début de l'épidémie les mêmes tendances en France et en Italie. Or nos voisins transalpins ont connu leur première baisse de patients admis en réanimation il y a maintenant plus de deux semaines. Alors que ça fait seulement quatre jours en France. Pourtant, notre nombre de morts baisse plus vite.

Pourquoi ? L'une des explications c'est notre nombre de places en réanimation. Près de 7.000 patients sont en soins intensifs aujourd'hui en France, alors que l'Italie, même au pic de l'épidémie, a plafonné à 4.000 patients en réanimation. La France compte par ailleurs deux fois plus de lits d'hôpital que l'Italie, ramené à sa population.

"Une durée de l’épisode très difficile à supporter d’un point de vue sociétal et économique"

Mais pas de quoi s'enthousiasmer pour autant explique Renaud Piarroux, chef du service de parasitologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Pour lui, c'est surtout la courbe du nombre de nouvelles contaminations qui met du temps à baisser : "En 15 jours de descente en Italie, on s’aperçoit que l’on est descendu de 20%, 25% dans les nouveaux cas. C’est extrêmement peu, ce qui présage d’une durée de l’épisode très difficile à supporter d’un point de vue sociétal et économique".

D'autant qu'en Italie, quelques jours après une première baisse du nombre de morts, il y a de nouveau eu un pic, avant d'amorcer une vraie descente. Aucun médecin n'est capable de dire aujourd'hui si la France suivra le même scénario.