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Rémi Duchemin , modifié à
Le professeur Bruno Lina, spécialiste en virologie et membre du conseil scientifique, explique lundi sur Europe 1 pourquoi la situation en Mayenne, département de plus en plus touché par le coronavirus, doit être surveillée de près. Car il s’agira d’en tirer des leçons.
INTERVIEW

Depuis plusieurs jours, la situation inquiète en Mayenne sur le front de la lutte contre le coronavirus. Plusieurs foyers épidémiques sont en effet apparus dans le département, placé sous haute surveillance par les autorités sanitaires françaises. "La Mayenne est un endroit qu'on surveille de très près et qui est une espèce de galop d'essai, en tout cas un endroit qui est un chantier qui permet à beaucoup de monde de regarder comment peut commencer à recirculer un virus", explique Bruno Lina, professeur de virologie aux Hospices Civils de Lyon et membre du conseil scientifique, lundi sur Europe 1.

La Mayenne est donc un laboratoire, qui renforce les convictions des autorités. "On voit qu'on s'appuie sur un triptyque qui est de pouvoir tester beaucoup de gens très rapidement, de pouvoir contacter les personnes qui ont été au contact d'une personne infectée et qu'on puisse confiner la diffusion du virus en plaçant ces gens en quatorzaine et de renforcer les mesures barrières et notamment le port du masque", confirme le professeur. "Et quand on combine tout cela, on peut freiner la circulation du virus. Et ça marche, au moins au début, c'est-à-dire quand il y a un petit foyer épidémique qui semble commencer."

Pour l’heure donc, pas de reconfinement local envisagé, comme en Espagne par exemple. "Nous n'en sommes pas là encore en France", rassure Bruno Lina. "Ça fait partie des différents scénarios qui ont été imaginés de faire des espèces de zones de confinement ou d'autres méthodes pour contrôler la diffusion du virus. La Mayenne est un endroit où, justement, on essaye de voir si la circulation est beaucoup plus intense que ce que l'on pense."

Le virologue lance aussi un appel, comme nombre de ses collègues, pour que les gestes barrières et le port du masque soient respectés "Le port du masque a un rôle majeur à jouer dans la maîtrise de la diffusion du virus. Ça protège contre les microbes gouttelettes à l'extérieur", a rappelé le professeur Bruno Lina. Puis, s’appuyant sur l’exemple de Nice, où un concert a eu lieu, certes en plein air, mais sans précautions particulières. "Normalement, on applique la distanciation physique et on ne l’a pas respectée. Donc c'était une prise de risque, clairement", déplore-t-il.