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Tiffany Fillon , modifié à
Pour empêcher l'arrivée d'une deuxième vague de contaminations au coronavirus, des scientifiques du monde entier planchent sur des études sur des potentiels traitements. Si une étude française encourageante vient d'être publiée, Odile Launay, infectiologue, appelle à la prudence concernant tous ces essais. 
INTERVIEW

La circulation du Covid-19 ralentit sur le territoire français mais la menace d'une deuxième vague plane toujours. Pour l'éviter, de nombreuses études sont à l'oeuvre à travers le monde afin de trouver un traitement efficace contre le coronavirus. Certaines ont déjà donné leurs résultats mais Odile Launay, infectiologue et responsable du centre de recherche vaccinale à l'hôpital Cochin, a affirmé samedi sur Europe 1 qu'"il faut rester prudent". 

Une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet a fait polémique cette semaine. Ses auteurs ont conclu que la chloroquine, médicament dont les mérites sont vantés par le professeur Raoult, n'était pas efficace voire dangereux pour les patients. Ces résultats ont été partagés par certains scientifiques tandis que d'autres ont même affirmé que cette étude était biaisée. 

Un nouvel espoir

Une nouvelle étude publiée samedi matin annonce toutefois des résultats encourageants concernant un médicament utilisé pour les maladies rhumatismales. Dans ce cas, pour Odile Launay, les scientifiques ont découvert "des résultats intéressants" mais "il faut rester prudent". 

Pour la médecin, la méthodologie suivie dans le cadre de cette étude semble sérieuse. Il s'agit, selon elle, d'une "étude française dans un hôpital qui ne participait pas à un essai randomisé" ("lorsque l'on tire au sort des traitements"). Cette étude se rattache ainsi à celles qui appliquent une méthode particulière : quand "les médecins traitent avec les médicaments potentiellement efficaces" avant de publier des résultats. 

La course au traitement 

L'infectiologue explique en effet que toutes les études ne se valent pas et d'autant plus en pleine crise sanitaire. "On n'avait pas de traitement quand l'épidémie a commencé donc les études se sont mises en place. C'est difficile d'avoir des études avec des résultats scientifiquement et méthodologiquement corrects", affirme-t-elle. Selon elle, "quand on n'a pas de médicament, on veut essayer de traiter les patients à tout prix surtout quand on connaît la mortalité de ce virus". Mais "il faut attendre d'avoir les résultats des essais [...] pour savoir si tel ou tel traitement est efficace", poursuit la spécialiste. 

Sachant qu'aucun traitement fiable n'a encore été découvert, Odile Launay préconise donc la participation de chacun à un effort collectif pour protéger les plus faibles et éviter la formation de "clusters". "Le virus circule mais avec une intensité très faible. Cela permet d'aller un peu plus vite vis-à-vis du déconfinement tout en insistant sur l'importance des mesures barrières", explique-t-elle. Le dépistage massif est aussi un moyen de lutte contre une reprise de l'épidémie, d'après elle. "Dès que l'on ressent un symptôme et que l'on a un doute vis-à-vis d'une infection par ce virus il ne faut pas hésiter, il faut se faire dépister pour pouvoir isoler les cas infectés", préconise-t-elle.