Le recours à l'hydroxychloroquine est déconseillé par le Haut conseil de la santé publique. 1:35
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Le Haut conseil de la santé publique (HCSP) recommande de "ne pas utiliser l'hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19" hors essais cliniques, que ce soit seule ou associée à un antibiotique, dans un avis publié mardi. L'Agence du médicament souhaite quant à elle suspendre les essais cliniques.
INFO EUROPE 1

L'hydroxychloroquine va-t-elle bientôt être interdite en France ? Le ministre de la Santé Olivier Véran avait demandé samedi au Haut conseil de la santé publique (HCSP) de proposer "une révision des règles de prescription" de divers traitements, comme l'hydroxychloroquine. Et dans un avis publié mardi en fin de matinée et confirmant des informations d'Europe 1, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) recommande de "ne pas utiliser l'hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19" hors essais cliniques, que ce soit seule ou associée à un antibiotique. Olivier Véran devrait donc prendre un nouveau décret dans les prochains jours, pour limiter au maximum les prescriptions de ce traitement controversé. 

Arrêter les prescriptions

Cette décision fait suite à la publication d’une étude vendredi dernier dans la revue médicale The Lancetjugeant inefficace voire néfaste, le recours à la chloroquine ou à ses dérivés comme l’hydroxychloroquine contre le Covid-19. L'OMS avait, de son coté, annoncé lundi la suspension temporaire des essais cliniques avec l'hydroxychloroquine par mesure de précaution. En dehors des essais cliniques, la France avait déjà restreint l'usage de l'hydroxychloroquine (HCQ) à l'hôpital uniquement, et seulement pour les cas graves, sur décision collégiale des médecins. 

Dans la foulée de l'avis du Haut conseil, l'Agence française du médicament a également annoncé mardi avoir "lancé" la procédure de suspension "par précaution" de l'inclusion de nouveaux patients dans les essais cliniques évaluant l'hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19, suivant ainsi la décision de l'OMS après la publication d'une étude défavorable. L'ANSM précise que cette suspension prendra effet après un délai de 24 heures de procédure contradictoire auprès des organisateurs des 16 essais autorisés en France portant sur cette molécule.

Pour rendre leur avis, les experts ont analysé plusieurs études internationales, dont celle du Lancet. Toutes arrivent aux mêmes conclusions : il n’existe aucune certitude sur l’efficacité du traitement, en revanche sa toxicité cardiaque est bien réelle. Autre preuve des risques de ce médicament avec les données de pharmacovigilance en France : 171 cas d’effets indésirables ont été enregistrés depuis deux mois sur des patients qui avaient pris de l’hydroxychloroquine, dont une centaine d’accidents cardiaques et cinq morts.