Municipales 2020 : les dix points chauds du second tour

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Léa Leostic , modifié à
Le second tour des élections municipales aura lieu dimanche et dans certaines grandes métropoles, comme Strasbourg, Nantes ou Perpignan, le suspense demeure. Tour d’horizon des points chaud du second tour du scrutin.

Reporté en raison de la pandémie de coronavirus, le second tour des municipales se tiendra finalement dimanche. Si 30 000 maires ont déjà élus au soir du premier tour le 15 mars dernier, d’autres ne sont pas encore fixés. De Paris à Bordeaux, en passant par Lyon et Le Havre, Europe 1 fait le point sur les villes où les résultats sont particulièrement indécis et attendus.  

Paris

En s’alliant avec l’écologiste David Belliard (EELV), la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) a fait un très grand pas vers sa réélection. Pendant ce temps-là, ses deux rivales, Agnès Buzyn (LREM) et Rachida Dati (LR) ne se sont pas entendues. Anne Hidalgo devrait donc l’emporter largement.

Lyon

Gérard Collomb avait créé la surprise le 28 mai dernier en choisissant de s’allier avec le candidat LR François-Noël Buffet, après le mauvais résultat de sa liste au premier tour (troisième, avec moins de 15% des voix). L’ancien ministre de l’Intérieur, aux commandes de la ville depuis 2001, décide alors de se retirer de la course à la présidence de la métropole. En se tournant vers la droite, il choisit de faire barrage aux écologistes. Résultat : LREM n’a plus de candidat dans la deuxième agglomération de France. Le second tour se jouera entre François-Noël Buffet et Bruno Bernard (EELV).

Marseille

Qui succédera à Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille depuis 1995 ? La candidate écologiste Michèle Rubirola, qui a rassemblé la gauche dans un mouvement nommé "Printemps marseillais", est arrivée en tête au premier tour. Derrière elle, Martine Vassal, la dauphine du maire sortant, n’a pas réussi à fédérer la droite. Elle se retrouve également empêtrée dans une affaire de fraudes aux procurations. Une enquête préliminaire a d’ailleurs été ouverte. Ces soupçons pourraient affaiblir celle qui est déjà gênée par Bruno Gilles, le candidat dissident de droite qui a décidé de se maintenir. Le Front National est également présent au second tour, représenté par Stéphane Ravier.

Toulouse

Le deuxième tour entre le maire sortant Jean-Luc Moudenc (LR) et l’écologiste Antoine Mauricesemble particulièrement serré. Jean-Luc Moudenc, soutenu par LREM, est arrivé en tête du premier tout (36.19%), devant Antoine Maurice (27.57%). Mais l’écologiste bénéficie du soutien de la candidate PS Nadia Pellefigue (18.53%), qui s’est retiré du second tour. Selon un sondage Ifop/Fiducial réalisé pour La Dépêche du Midiet Sud Radio, Antoine Maurice devancerait le maire sortant d’un point.

Bordeaux

A droite depuis 1947 (Jacques Chaban-Delmas 1947-1995 puis Alain Juppé 1995-2019), la ville de Bordeaux va-t-elle basculer à gauche ? Nicolas Florian, maire depuis le départ d’Alain Juppé pour le Conseil constitutionnel et successeur désigné de l’ancien Premier ministre, est arrivé en tête au premier tour, mais d’une très courte tête (34.55%). Le candidat Les Républicains a devancé l’écologiste Pierre Hurmic de seulement 96 voix ! Au second tour, ce sera une triangulaire, Philippe Poutou (NPA, 11.77%) ayant décidé de se maintenir. Thomas Cazenave (LREM), proche d’Emmanuel Macron, a lui rejoint Nicolas Florian. Cette alliance pourrait bien donner l’avantage au maire sortant.

Le Havre

Au Havre, un duel serré attend Edouard Philippe, face au député communiste Jean-Paul Lecocq. Après avoir espéré une élection dès le premier tour, le premier Ministre est finalement arrivé en tête avec 43.59% des voix. Un sondage Ifop-Fiducial publié le 11 juin donnait le chef du gouvernement vainqueur avec une courte avance (53%). S’il est élu, Edouard Philippe a déjà annoncé qu’il conservait son poste à la tête du gouvernement et que l’interim serait assuré par Jean-Baptiste Gastinne, comme c’est déjà le cas aujourd’hui. "Si les électeurs me font confiance, je serai de retour au Havre. Au plus tard en mai 2022, mais peut-être beaucoup plus tôt", a confié Edouard Philippe à Paris-Normandie.

Lille

Pour la première fois depuis 2001, les Verts et les socialistes n’ont pas réussi à s’entendre pour porter une liste commune au second tour. Cette opération coûtera-t-elle son élection à Martine Aubry, maire de la ville depuis 19 ans ? Au premier tour, elle est arrivée en tête avec 29.80% des voix, devant son ancien allié Stéphane Baly (EELV, 24.53%). Un sondage Ifop publié le 18 juin plaçait l’ancienne ministre du Travail gagnante avec seulement deux points d’avance sur son adversaire. Une surprise n’est pas à exclure.

Strasbourg

Le jeu des alliances pourrait bien faire basculer le deuxième tour des municipales, à Strasbourg. La candidate écologiste Jeanne Barseghian était largement en tête à l’issue du premier scrutin (27.88%), devant Alain Fontanel (LREM, 19.86%), Catherine Trautmann (PS, 19.78%) et Jean-Philippe Vetter (droite, 18.27%). Mais dans l’entre-deux-tours, rien ne s’est passé comme prévu pour Jeanne Barseghian qui n’est pas parvenue à trouver un accord avec la candidate socialiste, contrairement à ses adversaires de LREM et LR.

Montpellier

A Montpellier, le deuxième tour des élections municipales a de quoi surprendre. Dans un dernier sondage Ifop pour Midi Libre, le maire sortant Philippe Saurel (divers gauche) est devancé par Michaël Delafosse (PS) de cinq points. Mais un troisième candidat est également présent : Mohed Altrad, chef d’entreprise milliardaire, président du club de rugby de ville et allié avec la liste de … Rémi Gaillard, humoriste anticapitaliste, soutenue par la France Insoumise. L’association qui a de quoi surprendre est créditée de 25% des intentions de vote au second tour.

Perpignan

Arrivé largement en tête le soir du premier tour, Louis Aliot (RN, 35.66%) n’a jamais été aussi proche de la victoire. En 2014, le Frontiste s’était incliné face au candidat LR Jean-Marc Pujol, aujourd’hui en difficulté (seulement 18% des suffrages au premier tour). Pour faire barrage à Louis Aliot, Agnès Langevine (EELV, 14.5%) et Romain Grau (LREM, 13%) se sont désistés. Mais dans le même temps, trois ex-colistiers du candidat du parti présidentiel ont décidé de soutenir Louis Aliot.