Jean-Luc Moudenc, Antoine Maurice 1:10
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Mathilde Durand , modifié à
Selon un sondage BVA-La Tribune-Europe 1, le second tour des municipales à Toulouse sera très serré. La liste d'union de la gauche menée par Antoine Maurice est pour l'instant créditée de 51% des voix, contre 49% pour la liste du maire LR sortant Jean-Luc Moudenc. La participation sera un facteur déterminant pour le résultat final du scrutin. 

Un résultat très serré et un niveau de participation déterminant. Voici ce à quoi il faut s'attendre pour le second tour des élection municipales à Toulouse, selon un sondage BVA-La Tribune-Europe 1*. La liste "Archipel Citoyen", conduite par Antoine Maurice et soutenue par Europe Ecologie les Verts, La France Insoumise; le Parti socialiste et Place Publique, disposerait d’un léger avantage, avec 51% des voix, contre la liste du maire sortant LR Jean-Luc Moudenc, "Aimer Toulouse", soutenue par LREM. La dynamique est plutôt favorable à la liste de gauche mais les jeux du 28 juin prochain ne sont pas encore faits. 

La participation, un facteur clé

Selon le sondage, la participation devrait être supérieure à celle du premier tour, mais inférieure à celle du second tour du scrutin de 2014, où elle s’élevait à 58% - le niveau de mobilisation peut encore évoluer jusqu'au dernier moment en fonction des dynamiques de campagne mais aussi de l'évolution de la situation sanitaire en France. Le premier tour du scrutin, le 15 mars dernier, avait en effet été marqué par une forte abstention, en plein début d’épidémie de Covid-19. Les plus hésitants sont les personnes de 65 ans et plus, moins mobilisé qu'habituellement. Une faible mobilisation de cet électorat serait davantage préjudiciable au maire sortant, Jean-Luc Moudenc.

Pour conserver son avantage et confirmer sa bonne dynamique, la liste menée par le candidat EELV Antoine Maurice devra convaincre les électeurs de Pierre Cohen, ancien maire socialiste de la ville rose, qui présentait une liste "Pour la cohésion !", créditée de 5% des voix au premier tour. Il devra aussi séduire ceux de Nadia Pellefigue, également à la tête d'une liste d’union de mouvement citoyens et partis de gauche "Une Nouvelle Energie pour Toulouse", créditée de 18% des voix. La candidate a déjà décidé de retirer sa candidature et a signé le ralliement d’une douzaine de ses colistiers à la liste "Archipel Citoyen".

Autre élément qui entrera en compte pour ce second tour très serré : la "certitude de choix". Elle est légèrement plus faible (85%) pour les électeurs déclarés d’Antoine Maurice que pour ceux de Jean-Luc Moudenc (93%). La capacité des deux candidats à mobiliser leur électorat sera donc déterminante.

Le Covid-19 s'invite dans la campagne

Autre enseignement du sondage : le nouveau coronavirus s’est bel et bien invité dans la campagne. Deux tiers des Toulousains interrogés (67%, dont 25% ont répondu "certainement") estiment que le virus aura des conséquences qui vont bouleverser leur quotidien. Une crise économique pour les entreprises (72%) et une crise sociale (55%) sont les deux plus grandes craintes des sondés.

Aux commandes pendant la crise sanitaire, Jean-Luc Moudenc apparaît comme le candidat le plus en mesure de protéger la ville face à la crise économique et au chômage, pour 45% des sondés (contre 28% pour Antoine Maurice), et face à la crise sanitaire, pour 44% d’entre eux (contre 27% pour le candidat à gauche). L’avantage de l’expérience pour le maire sortant, alors que son rival Antoine Maurice était encore inconnu du grand public il y a un an. Ce dernier apparaît en revanche plus en capacité de protéger la ville face à la crise écologique et au risque climatique (40% contre 34% pour Jean-Luc Moudenc), selon les sondés.

*Étude réalisée par l’Institut BVA auprès d’un échantillon interrogé par téléphone entre le 5 et le 11 juin 2020. Échantillon de 804 personnes inscrites sur les listes électorales, issues d’un échantillon représentatif de 1168 habitants de Toulouse âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, profession de l’interviewé, quartier