Municipales : à Montpellier, une folle campagne à l'issue incertaine

Philippe Saurel
Le maire sortant, Philippe Saurel, s'est déclaré candidat à sa succession très tardivement. © Pascal GUYOT / AFP
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Entré tardivement en campagne, le maire sortant Philippe Saurel va affronter une opposition protéiforme au premier tour. Parmi elle, les écologistes apparaissent extrêmement divisés.

Bien malin celui qui peut prédire le nom du ou de la maire de la ville de Montpellier dans un mois. Car dans la cité languedocienne plus qu'ailleurs, la campagne des élections municipales ressemble à un véritable feuilleton, dans lequel le maire sortant Philippe Saurel a fait une apparition tardive mais remarquée. Ici, les rebondissements n'ont pas manqué, et la préfecture héraultaise étale ses divisions politiques jusqu'au nombre de listes candidates : treize, pour un premier tour qui s'annonce bouillant dimanche 15 mars.

Entrée tardive mais réussie pour Saurel

À Montpellier, la campagne est plus que dense que jamais. Dernier exemple en date, quand le maire sortant Philippe Saurel a annoncé le 19 février, moins d'un mois avant le premier tour, qu'il se représentait. D'après un sondage OpinionWay pour Metropolitain, réalisé du 7 au 18 février, cette décision tardive de l'édile divers gauche ne lui a pas porté préjudice : il est en tête des intentions de vote avec 25% au premier tour.

Derrière, l'écart se creuse avec des adversaires qui le talonnaient dans l'opinion il y a quelques semaines. Le socialiste Michaël Delafosse est désormais à 12%, devant l'entrepreneur sans étiquette Mohed Altred à 10%, l'écologiste Clothilde Ollier à 9%, l'humoriste Rémi Gaillard à 8%, l'EELV Coralie Mantion à 7%, l'ex-RN Olaf Rokvam à 7%, la liste citoyenne d'Alenka Doulain à 7%, l'écologiste Jean-Louis Roumégas à 5%, le candidat LR Alex Larue à 5% et le député LREM Patrick Vignal à 5%.

Un morcellement de l'offre politique, qui se double aussi de querelles internes et de soubresauts tardifs. Ainsi, la candidate écologiste Clothilde Ollier, a fait face de son côté à une élection interne compliquée, puis au retrait de son investiture EELV au motif qu'elle s'éloignait trop de la ligne du mouvement. Alors que les écologistes tablaient sur une percée pour ces municipales, leurs divisions s'affichent désormais au grand jour et les fragilisent avant le scrutin. Du côté de l'extrême droite, le Rassemblement national a retiré l'investiture du parti à Olaf Rokvam en raison de la présence d'un colistier très controversé.

Les grands thèmes de la campagne

Comment rendre les transports plus efficaces et plus propres à Montpellier ? C'est l'une des questions centrales de cette campagne, avec trois déclinaisons locales: la mise en service de la ligne 5 du tramway, la possibilité ou non de rendre les transports gratuits dans l'agglomération et le développement des mobilités douces pour désengorger la ville et faire baisser la pollution.

Pour ce dernier thème, l'usage du vélo est sans doute plus présent qu'ailleurs dans cette ville de 280.000 habitants, après des propos du maire Philippe Saurel hostiles au vélo : "Faire une infrastructure pour qu’elle soit utilisée par deux personnes, ce n’est peut-être pas l’idéal", avait-il déclaré en octobre 2018. L'édile avait ensuite mis en place un plan de 80 millions d'euros sur dix ans pour développer les mobilités douces. Certains candidats proposent un budget de 100 millions d'euros pour le vélo sur la mandature.

Comme le souligne le cabinet Kantar dans une étude sur la campagne numérique des municipales à Montpellier, la culture, les loisirs et le sport sont très des thèmes très discutés sur les réseaux sociaux, avec des candidats qui veulent renforcer la place et le pouvoir des acteurs culturels de la ville. Dans une étude du même cabinet réalisée en septembre dernier, les thèmes les plus abordés étaient la sécurité et la propreté.