Alain Juppé quitte la mairie de Bordeaux pour siéger au Conseil constitutionnel. Photo d'archives. 2:18
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Thibaud Le Meneec , modifié à
Avant sa démission de la mairie de Bordeaux et son départ pour le Conseil constitutionnel, Alain Juppé a reçu vendredi Emmanuel Macron, dans le cadre du "grand débat" avec les élus.

Le dernier jour d'une vie politique entamée il y a plus de quarante ans. Vendredi, Alain Juppé abandonne son fauteuil de maire de Bordeaux, qu'il occupait depuis 1995, conséquence de sa nomination au Conseil constitutionnel. Un jour rendu encore plus spécial par la réception d'Emmanuel Macron sur les bords de la Garonne, dans le cadre du grand débat avec des élus.

Un compliment à Macron. Les deux hommes se sont rencontrés autour d'un petit-déjeuner à l'hôtel de ville de Bordeaux, vers 9 heures. Avant cette entrevue, l'édile s'est dit "très impressionné par la capacité d'écoute du président de la République" qui "connaît bien les dossiers", d'après ce qu'il a pu voir et entendre lors d'une rencontre entre le chef de l'État et des femmes jeudi soir, à Pessac, dans l'agglomération bordelaise.

600 pages de contributions à Bordeaux. Auprès des journalistes, accompagné de son adjoint et successeur Nicolas Florian, Alain Juppé a insisté sur la nécessité pour l'exécutif de prendre en compte les doléances exprimées lors du grand débat. "Toute la question est de savoir ce que seront les suites de ce grand débat, quelles réponses on peut apporter à des revendications légitimes qui, pour beaucoup, sont aussi contradictoires", a-t-il dit. À Bordeaux, 600 pages de contributions vont remonter au gouvernement, à qui il a souhaité "bonne chance".

22 ans au Palais-Rohan. Mais impossible pour l'ancien Premier ministre de ne pas dire un mot sur son "émotion profonde" avant de quitter le Palais-Rohan et de remettre sa démission au préfet, dans la journée : "Je me suis installé dans le bureau de Jacques Chaban-Delmas le 18 juin 1995, une date tout à fait symbolique" pour lui, fidèle gaullien. "Il faut savoir tourner la page" de cette fonction, qu'il avait mise entre parenthèses entre 2004 et 2006, en raison de sa condamnation dans le cadre des emplois fictifs de la mairie de Paris. Il prêtera serment chez les Sages le lundi 11 mars.