Non-paiement des droits d'auteurs : les cinéastes "profondément choqués" par la décision de Canal+

Le groupe Canal+ a décidé de ne plus verser de droit d'auteur aux sociétés qui gèrent leur collecte depuis plusieurs mois.
Le groupe Canal+ a décidé de ne plus verser de droit d'auteur aux sociétés qui gèrent leur collecte depuis plusieurs mois. © LIONEL BONAVENTURE / AFP
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avec AFP
Le groupe Canal+ a décidé de ne plus verser de droit d'auteur aux sociétés qui gèrent leur collecte depuis plusieurs mois.

Les cinéastes français de l'Association des auteurs, réalisateurs, producteurs (ARP) se sont dits lundi "profondément choqués" par la décision du groupe Canal+ de ne plus verser depuis plusieurs mois de droits d'auteur aux sociétés qui gèrent leur collecte.

Cette décision "augure d'un état d'esprit délétère". "Cette décision unilatérale vise un accord légalement conclu entre les parties et augure d'un état d'esprit délétère. L'avenir de notre modèle de financement va pourtant nécessiter concertation et inventivité afin de fixer un nouveau cadre intégrant tous les partenaires numériques", déplore dans un communiqué l'organisme présidé par Claude Lelouch.

Le groupe audiovisuel (filiale du groupe Vivendi contrôlé par Vincent Bolloré), engagé dans une chasse aux économies, cherche à renégocier à la baisse ses contrats avec les sociétés d'auteurs (SACD, Sacem, Scam et ADAGP) et ne réglerait déjà plus certains droits depuis la fin 2016.

Des revenus "nécessaires à la vie des créateur". L'ARP rappelle que Canal+ et l'ensemble des diffuseurs "ne peuvent s'exonérer d'un accord avec les auteurs" car "celui-ci génère les revenus nécessaires à la vie des créateurs, et donc à leur liberté d'expression".

"Les cinéastes de l'ARP soutiendront sans faillir les sociétés d'auteurs engagées dans cette négociation vitale avec, nous l'espérons, le soutien des pouvoirs publics ; ils ne peuvent rester indifférents face à des pratiques d'une telle violence", poursuivent-ils.

"Les créateurs qui vivent déjà chichement apprécieront." Le syndicat de journalistes SNJ-CGT a également condamné cette décision dans un communiqué lundi : "Vincent Bolloré entend renégocier à la baisse tous les accords, après avoir pris en otage les auteurs privés de leur juste rémunération : il veut obtenir un rabais pouvant aller jusqu'à 80% des droits. Les créateurs qui vivent déjà chichement apprécieront", regrette-t-il.