Patrick Menais vise notamment CNews, chaîne du groupe Canal+ 3:21
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Alexis Patri
Fin observateur des médias, Patrick Menais en retire chaque jour la substantifique moelle dans le programme "Vu", après l'avoir fait pendant de nombreuses années avec le "Zapping" de Canal+. Invité de Pascale Clark dans "Culture Médias" jeudi, il s'inquiète d'une dérive accrue de certains médias vers un populisme et une xénophobie assumés et sans filtres, sur le modèle de la chaîne américaine Fox News.
INTERVIEW

Une partie des médias français dérive-t-elle vers un discours démagogue et xénophobe ? C'est l'avis, et l'inquiétude de Patrick Menais, qui estime que cette évolution des médias est l'un des marqueurs de l'année 2020. Créateur du feu Zapping, il continue d'observer finement la télévision française pour en livrer un résumé piquant dans Vu sur France 3. Un numéro spécial année 2020 est diffusé jeudi à 20h44 sur France 3. Invité de Culture Médias jeudi, Patrick Menais dénonce la "foxisation" d'une partie des médias français. 

Avec ce néologisme, Patrick Menais pointe le rapprochement d'une partie des médias français de la ligne éditoriale de leur consœur Fox News. "C'est une chaîne américaine d'information qui a fait grandir Trump aux Etats-Unis et qui a apporté ses idées, s'il en a", précise le créateur du Zapping.

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En 2020, des débats sur la peine de mort

Le journaliste, qui vise notamment CNews, s'inquiète de la violence des débats. Mais aussi des thématiques choisies, pour le moins assez peu progressistes. "Aujourd'hui, on fait des débats sur la peine de mort, avec une ancienne membre du CSA. On invite des climato-révisionnistes", cite-t-il en exemple. "Cela fait maintenant plus de 30 ans que j'observe le champ de l'image. Et aujourd'hui, il y a de quoi vraiment s'inquiéter."

Mais l'émission Vu, en mettant en avant ces contenus, ne fait-elle pas le jeu de ces chaînes ? "Pour dix mots, j'en prends un", se défend Patrick Menais. "J'essaye simplement de me faire l'écho de la télévision. Je suis un reflet de ce qui se dit sur les écrans, comme c'est dit au début du programme. Donc je pense vraiment ne pas surjouer ça." Le constat est partagé au-delà du monde des médias. En novembre, Decathlon a ainsi retiré ses publicités de l'antenne de CNews.