À quoi vont ressembler les procès à la télé, autorisés à partir de septembre ?

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Héloïse Goy, avec Alexis Patri
Souhaitées par le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti dans le cadre de la loi pour la confiance dans l'institution judiciaire, les caméras de télévision seront autorisées dans certaines salles d'audience à partir de septembre 2022, pour la première fois depuis 1954. France 3 sera la première chaîne à s'essayer à l'exercice. 

Des audiences de divorce ou des procès en correctionnelle à regarder chez soi, depuis son canapé. Ce qui est habituel aux États-Unis sera autorisé en France à partir de septembre prochain, date à laquelle les caméras seront désormais autorisées dans les salles d'audience. Il était interdit de filmer ou de photographier des audiences judiciaires en France depuis 1954. Toutes les audiences pourront désormais faire l'objet d’une demande de tournage, y compris celles habituellement fermées au public comme celles chez le juge des enfants, celles qui concernent les affaires familiales ou encore l'application des peines.

Objectif d'intérêt public obligatoire

Cette mesure était souhaitée par le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti dans le cadre de la loi pour la confiance dans l'institution judiciaire, promulguée en décembre. Pour l'instant, on sait que France Télévisions sera le premier groupe à s'essayer à ce tout nouveau format. France 3 a en effet déjà prévu de consacrer une émission à ces procès filmés. Les tournages de ce programme débuteront au printemps dans la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Cette émission à visée pédagogique sera diffusée en septembre. 

À noter que pour faire rentrer une caméra dans un tribunal, tous les diffuseurs devront adresser une demande au ministère de la Justice. La loi précise que chaque tournage doit obligatoirement avoir un objectif d'intérêt public d'ordre pédagogique, culturel ou scientifique. Cette loi prévoit également que la diffusion soit "accompagnée d'éléments de description de l'audience et d'explications pédagogiques et accessibles sur le fonctionnement de la justice". Autrement dit, les téléspectateurs ne verront pas de procès "brut" en direct, c'est-à-dire sans commentaire.