Alsace : trois ans ferme pour un ancien prêtre qui avait dépouillé deux octogénaires

L’accusé a écopé du maximum légal pour ce type de délit.
L’accusé a écopé du maximum légal pour ce type de délit. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP
Suspendu de son statut de prêtre depuis plusieurs années, il avait soutiré environ 400.000 euros à deux sœurs octogénaires, décrites comme très pieuses.

Un ancien prêtre a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Mulhouse, dans le Haut-Rhin, à trois ans de prison ferme pour avoir détourné à son profit "environ 400.000 euros" de biens appartenant à deux sœurs octogénaires, indique une source judiciaire.

Cette peine "constitue le maximum légal" encouru dans un tel cas, a indiqué l'avocat des parties civiles, Me Thierry Moser, qui défendait l'une des sœurs, aujourd'hui âgée de 92 ans, et ses trois neveux et nièces. L'autre sœur est morte en 2014. "La partie civile a obtenu justice", s'est-il félicité.

Cet homme d'église d'une cinquantaine d'années, suspendu de son statut de prêtre, officiait dans les paroisses de Wattwiller et d'Uffholtz. Il avait été mis en examen en avril 2016 et incarcéré pour abus de l'état d'ignorance ou de la faiblesse de personnes vulnérables et pour violences sur ces personnes. Malade au moment de son incarcération, il n'exerçait plus en tant que prêtre depuis quelques mois.

"Elles étaient fascinées et admiratives, il les a impressionnées"

Lors de l'audience qui s'est tenue jeudi, les experts psychologues ont brossé le portrait d'un homme "pervers", doté d'une "forte personnalité" qui "en impose", selon Me Moser. Les deux sœurs, "très pieuses", "sont tombées sous (sa) coupe", "elles étaient fascinées et admiratives, il les a impressionnées" en multipliant les "actes de manipulation physique, psychologique et morale", s'est indigné le conseil. "Il a usé et abusé de sa qualité" de prêtre qu'il a "dévoyée", a-t-il encore dénoncé.

L'ecclésiastique, qui avait réussi à obtenir procuration sur leurs comptes bancaires et à se faire nommer légataire universel, avait ainsi réussi à capter au fil des ans pour "environ 400.000 euros" de biens, a indiqué Me Moser. Selon France 3 Alsace, le prêtre n'a par ailleurs "montré aucun regret ni aucune compassion envers les victimes" durant le procès. Me Moser a désormais bon espoir de faire invalider le testament lors d'un procès au civil, qui pourrait toutefois être retardé par un éventuel appel, par le prêtre, du jugement rendu jeudi au pénal, a-t-il indiqué.