Pas de confinement, vaccinations... Ce qu'il faut retenir des annonces du gouvernement

Jean Castex
Pour Jean Castex, la situation sanitaire française "ne justifie pas à ce jour" un nouveau confinement. © BENOIT TESSIER / POOL / AFP
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Ugo Pascolo avec AFP , modifié à
Lors d'une nouvelle conférence de presse à quelques jours des vacances de février, Jean Castex a affirmé que la situation sanitaire française "ne justifie pas à ce jour" un nouveau confinement. Le Premier ministre a également annoncé "1,7 million" de nouveaux rendez-vous de vaccinations entre la fin février et la fin du mois de mars.  
L'ESSENTIEL

Un reconfinement à Mayotte mais pas en métropole. Alors que la France "est sur une ligne de crête pour éviter un reconfinement", le Premier ministre Jean Castex n'a pas annoncé de nouvelles restrictions pour la métropole, quelques minutes après le tour de vis surprise, jeudi, d'au moins trois semaines pour Mayotte. Toutefois, le chef du gouvernement a tenu à prévenir tout relâchement lors d'une nouvelle conférence de presse sanitaire conjointe avec plusieurs ministres.

"La situation ne justifie pas à ce jour" un nouveau confinement

À quelques jours des vacances de février pour une partie du pays, le Premier ministre a assuré que "les chiffres élevés de l'épidémie (20.000 nouveaux cas par jour, 1.600 hospitalisations et 320 décès en moyenne sur une semaine) sont relativement stables". Une situation qui "ne justifie pas à ce jour", un nouveau confinement. Néanmoins, "si nous y sommes contraints en cas de dégradation forte et rapide de la situation, nous n'hésiterions pas à prendre nos responsabilités", a prévenu le chef du gouvernement. Ainsi, "l'heure n'est pas au relâchement mais au respect maximale des règles", car "il suffit qu'un faible nombre s'en affranchissent pour que le coronavirus prospère". Et de marteler : "L'objectif que nous devons nous fixer, ce n'est pas de retarder cette échéance, c'est de tout mettre en œuvre pour l'éviter."

Pour maintenir cet objectif, les contrôles se sont multipliés et quelque 177.000 amendes pour non respect du couvre-feu ont été dressées depuis son instauration le 15 décembre, a indiqué jeudi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. "1,9 million de contrôles" ont été effectués depuis cette date, a-t-il ajouté.

Par ailleurs, Jean Castex a invité les Français qui prendront des vacances d'hiver à "la plus grande prudence" afin d'éviter les contagions. "Nous avons choisi de ne pas limiter les déplacements entre régions" mais "nous devons éviter tout relâchement" des gestes barrières, "comme vous l'avez fait à l'occasion des fêtes de fin d'année", a-t-il demandé.

"Télétravailler partout où c'est possible devient impératif"

Le Premier ministre compte également sur le télétravail, "levier très puissant que nous n’utilisons pas suffisamment", pour limiter l'épidémie. Or, "depuis la fin de l’année, le recours au télétravail s’est réduit, [...] et il y a encore trop d’entreprises où le télétravail serait possible mais où il n’existe pas du tout, ou à des niveaux très faibles". Une situation à laquelle il faut remédier : "Télétravailler partout où c'est possible devient impératif", a donc martelé le Premier ministre.

De son côté, la ministre du Travail Élisabeth Borne a demandé aux entreprises de faire en sorte que leurs salariés qui "télétravaillent un, deux, ou trois jours par semaine le fassent un jour de plus", tout en réaffirmant qu'il est possible pour les employés qui sont à 100% en distanciel de revenir un jour par semaine. "Mais cela doit rester une soupape", pointe-t-elle, en rappelant par la même que des contrôles sont effectués. 

1,7 million de rendez-vous vaccinaux supplémentaires

Sur le front de la vaccination, le gouvernement compte accélérer et proposer dans les prochains jours 1,7 million de rendez-vous supplémentaires pour la première injection. Dans le détail, "500.000 rendez-vous" seront ouverts dès vendredi pour une injection d'ici à la fin février, et "1,2 millions sur le mois de mars qui seront eux ouverts dès le milieu de la semaine prochaine". Une mesure qui doit permettre d'atteindre "l’objectif fixé par le Président de la République d’avoir proposé la vaccination à toutes les personnes de plus de 75 ans volontaires, ainsi qu’aux personnes de moins de 75 ans atteintes de comorbidités graves".

Par ailleurs, le vaccin nouvellement validé du laboratoire britannique AstraZeneca (pour les moins de 65 ans) "sera affecté aux établissements de santé, pour protéger les professionnels de santé, hospitaliers et de ville", a indiqué le chef de file du gouvernement. "Les vaccinations devraient commencer dès ce samedi." Le sérum d'AstraZeneca "va nous permettre d’accélérer le rythme de vaccination", assure Jean Castex, qui précise : "grâce à ce nouveau vaccin, nous pourrons atteindre l’objectif de 4 millions de personnes ayant reçu leur première injection d’ici à la fin du mois de février."

Multiplication des tests salivaires, notamment dans les écoles

Des tests salivaires de détection du Covid-19 seront réalisés dans les écoles et les universités "au retour des vacances scolaires", mais il ne s'agira pas de tests rapides et ils devront toujours être analysés en laboratoire, a annoncé quant à lui le ministre de la Santé Olivier Véran. "Nous allons multiplier les opérations collectives de dépistage, notamment en direction des établissements scolaires (...), mais également des universités."

Après un avis de la Haute autorité de santé (HAS) "sous 10 jours", "nous déploierons ces techniques pour qu'au retour des vacances scolaires, nous puissions réaliser plusieurs centaines de milliers de test, par prélèvement salivaire", a-t-il poursuivi. "Seule la technique de prélèvement change dans ce cas-là", a poursuivi M. Véran, en soulignant que le test est moins désagréable à réaliser, notamment pour les enfants: il suffit de cracher de la salive et on évite "l'écouvillon dans le nez". "En revanche, l'examen se poursuit ensuite en laboratoire de la même manière que pour les tests que vous connaissez."

Il a toutefois écarté l'utilisation dans les écoles des tests salivaires rapides, qui donnent un résultat en 40 minutes. "Ce serait formidable si on pouvait disposer de tests salivaires qui vous rendent un résultat en quelques minutes, mais à ce stade, les études (...) ne sont pas favorables à (leur) utilisation, parce que la sensibilité des tests qui existent aujourd'hui est trop faible."