Une campagne massive de dépistage est organisée dans le quartier Bacalan à Bordeaux. 1:19
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Stéphane Place, édité par Jonathan Grelier avec AFP
Un cluster d'un variant "très rare" du coronavirus a été identifié à Bordeaux, dans le quartier du Bacalan. Transmission, dangerosité, dispositif mis en place pour lutter contre sa propagation… Europe 1 fait le point, samedi, sur tout ce qu'il faut savoir sur ce nouveau cluster avec Benoît Elleboode, directeur général de l'ARS Nouvelle-Aquitaine.
DÉCRYPTAGE

Au moins 46 personnes ont été récemment testées positives à un variant du coronavirus "très rare" à Bordeaux, selon l'Agence régionale de santé locale, sans compter les résultats de la première journée du dépistage massif lancé vendredi dans le quartier très touché de Bacalan. "On est confronté à un variant anglais qui a eu une mutation", explique Benoît Elleboode, directeur général de l'ARS Nouvelle-Aquitaine, samedi sur Europe 1. "Cette mutation, que l'on retrouve notamment sur le variant indien, pourrait faire que le virus soit beaucoup plus transmissible", poursuit-il. Mais rien n'est encore sûr.

"La cinquantaine de personnes identifiées ne sont pas hospitalisées"

"Je dis 'pourrait' parce que pour l'instant, on n'en a pas encore la démonstration", précise aussitôt Benoît Elleboode. Pour autant, les autorités sanitaires n'ont pas hésité à mettre les moyens pour endiguer au plus vite ce cluster. Vendredi, "100 personnes" se sont fait tester dans le cadre du "dépistage massif" mis en place, souligne le responsable. Cette campagne de dépistage bénéficiera d'un "centre de dépistage éphémère" à partir de la semaine prochaine. "L'Assurance maladie a dépêché 12 personnes pour pouvoir mieux faire le tracing (le traçage des malades, ndlr) et appeler tous les cas contact", ajoute-t-il.

Le directeur de l'ARS précise qu'il n'existe "en revanche aucun signe aujourd'hui de gravité de ce variant". Concrètement, "la cinquantaine de personnes identifiées ne sont pas hospitalisées ne font pas de forme grave", constate Benoît Elleboode. "Et ce sont des jeunes. Cela veut dire que les personnes âgées qui sont vaccinées - à Bordeaux plus de 50% des plus de 50 ans et plus de 80% des plus de 65 ans le sont - ne sont pas atteints par ce virus. C'est plutôt rassurant."

"15.000 doses supplémentaires" pour les habitants du quartier

La vaccination va surtout être accélérée dans la zone concernée afin de limiter les risques au maximum. "On va augmenter les doses de vaccin dans les centres de vaccination autour du quartier et envoyer des vaccins Moderna dans les pharmacies du quartier Bacalan pour que les jeunes majeurs puissent se faire vacciner", promet Benoît Elleboode, qui assure avoir obtenu "15.000 doses supplémentaires".

"À partir de lundi, on pourra aller dans les centres de vaccination en montrant que l'on habite dans le quartier pour se faire vacciner", indique-t-il. "Dans le quartier Bacalan, il y a 10.000 habitants. Un certain nombre sont déjà vaccinés mais il faut aussi élargir un peu la vaccination aux quartiers autour." 5.000 doses devraient ainsi être délivrées chaque semaine pendant trois semaines.