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«Ma sécurité» : à Bordeaux, ces policiers et gendarmes qui recueillent la parole des mineurs en danger

Stéphane Place - Mis à jour le . 2 min
Police (Illustration)
Police (Illustration) Hans Lucas via AFP / © Nicolas Guyonnet / Hans Lucas

Le ministère de l'Intérieur a ouvert un espace numérique destiné aux mineurs victimes ou témoins de violences physiques et sexuelles, sur la plateforme "Ma Sécurité". Des policiers et des gendarmes recueillent leur témoignage pour ensuite mieux les guider. Europe 1 s'est rendue dans l'antenne bordelaise.

Un espace numérique avec tchat sécurisé à destination des mineurs victimes ou témoins de violences physiques et sexuelles notamment, c’est une nouveauté, désormais disponible sur le site du ministère de l’Intérieur "Ma sécurité". Concrètement, quatre plateformes sont réparties dans l’Hexagone pour gérer ce site, lancé en 2022, accompagnant gratuitement les personnes vers les solutions les plus adaptées à leurs difficultés.

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Une application pour les citoyens confrontés par exemple au cyberharcèlement, à la discrimination, aux violences de tout ordre, et plus simplement aux soucis de sécurité que l’on peut rencontrer au quotidien.

Discuter de manière confidentielle avec des gendarmes ou des policiers

Depuis quelques jours, sur un mode de fonctionnement identique, ce service auquel on peut se connecter avec un ordinateur comme avec un smartphone ou une tablette, a dédié un nouvel outil, une rubrique spécifique pour les mineurs. Elle dispose de contenus pour les orienter lorsqu’ils sont victimes ou témoins d’agressions, physiques ou sexuelles - souvent dans le cadre familial -, d’extorsion d’images intimes, de harcèlement scolaire, d’addictions également.

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Des mineurs qui peuvent tchatter de manière confidentielle en quelques clics avec des gendarmes ou des policiers. À Bordeaux est basée l'une de ces équipes spécialisées dans l'accueil numérique. Le commandant Olivier par exemple en fait partie. "On a une personne qui se connecte en nous indiquant qu’elle a moins de 18 ans, et elle veut savoir s’il est possible de porter plainte seule", indique-t-il.

Joignables 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, ces policiers, derrière leurs écrans dans un grand open-space d’un immeuble bordelais, échangent en direct via ce tchat. "La personne qui continue : 'Je prends contact avec vous car ma mère et mon beau-père me font de la violence physique et psychologique'. C’est un premier recueil de déclaration qui permet d’analyser la nature des faits qui sont dénoncés, de s’assurer qu’il s’agit d’une infraction, et d’apporter après une orientation", explique-t-il au micro d'Europe 1.

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"L’anonymat est préservé sur le principe. Evidemment, si les faits étaient d’une gravité particulière, il y aurait une identification et une transmission pour une prise en charge urgente", ajoute-t-il.

"Libérer la parole"

"L’assistance numérique permet d’abord de libérer la parole", embraye le commissaire divisionnaire Stéphane Lapeyre, chef de la division d’accueil numérique. "Soit cette démarche sera la première vers une démarche d’enquête judiciaire. Soit, si on est plutôt par exemple sur des phénomènes d’addiction ou des témoignages qui ne sont pas forcément en lien avec des infractions, à ce moment-là, le policier ou le gendarme recommandera de prendre contact avec une association, ou donnera un petit peu du temps peut-être pour que la victime accepte d’être prise en charge par un service d’enquête", expose-t-il.

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Des policiers et des gendarmes de l’accueil numérique spécialement formés pour recueillir la parole des mineurs. Même si ce n’est pas la vocation première de cet accueil numérique - mieux vaut privilégier les numéros d’urgence comme le 17 -, s’il y a une situation d’urgence - violences en cours, danger imminent -, ces policiers et gendarmes font évidemment intervenir leurs collègues sur le terrain.