"On appelle le gouvernement à prendre en compte cette considération spécifique de l'école et de la garde d'enfants", appuie Benoît Serre, ​vice-président de l'ANDRH, sur Europe 1 jeudi. 2:31
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Céline Brégand
Édouard Philippe doit annoncer jeudi à 17 heures les détails de la deuxième phase du déconfinement. Benoît Serre, ​vice-président de l'ANDRH, estime sur Europe 1 que, sans changer les conditions de retour à l'école ou en crèche des enfants, il sera trop compliqué de faire revenir tous les employés au travail.
INTERVIEW

Le Premier ministre doit annoncer jeudi à 17 heures de nouvelles levées de restriction pour le mardi 2 juin. Un discours particulièrement attendu des professionnels de l'enseignement et de plusieurs secteurs. "La volonté des entreprises de redémarrer, et la volonté des salariés de faire redémarrer leur entreprise, sont très fortes. Encore faut-il que les conditions sanitaires, les conditions de sécurité et les conditions de garde d'enfants soient réalistes", estime Benoît Serre, ​vice-président de l'ANDRH (association nationale des ressources humaines) sur Europe 1 jeudi. 

Une organisation trop complexe pour les entreprises

À partir du 2 juin, si une personne ne peut pas retourner travailler parce qu'elle doit garder son enfant, elle devra fournir une attestation de l'école prouvant qu'il n'est pas scolarisable ou qu'il ne peut l'être. Dans ce cas, cette personne pourra rester au chômage partiel. Seulement, à partir du 1er juin, l'État n'assurera plus la prise en charge complète du dispositif de chômage partiel. Les entreprises assureront 15% du coût. "Ça change la donne, notamment pour les TPE et PME parce que c'est plus cher. Et au-delà des problématiques de garde d'enfants, il y a des problèmes de trésorerie, depuis des mois", souligne Benoît Serre.

De plus, compte-tenu des règles de distanciations sociales dans les salles de classe, les enfants ne reviennent pas tous les jours à l'école. "Ça veut dire qu'un collaborateur pourra venir certains jours et pas d'autres, donc il va être à mi-temps, entre chômage partiel et activité normale", remarque le vice-président de l'ANDRH. Une organisation complexe pour les entreprises à laquelle on doit ajouter les mesures de protection sanitaire et de distanciation sociale. 

"Des problèmes de trésorerie encore plus graves"

Un problème se pose aussi pour les parents de jeunes enfants qui ne peuvent pas les mettre en crèche et doivent rester au chômage partiel parce que "dans les crèches, les conditions d'accueil des enfants, sauf si elles sont changées [jeudi], sont encore très restrictives : c'est 15 enfants maximum", note Benoît Serre. 

"Pour eux, ça ne change rien en termes de rémunération. En revanche, pour leur employeur, ça change beaucoup. Et ça peut poser des problèmes de trésorerie encore plus graves pour certaines TPE et PME. Donc on appelle le gouvernement à prendre en compte cette considération spécifique de l'école et de la garde d'enfants", appuie le vice-président de l'ANDRH.