Les salariés de l'usine Renault de Maubeuge, dans le Nord, en grève depuis vendredi ont repris le travail mercredi, "rassurés" après les annonces du constructeur automobile et du gouvernement, a-t-on appris de sources syndicales. "Nous avons eu des nouvelles rassurantes dont on a fait part aux salariés, même si on reste méfiants. Nous avons gagné la bataille, mais nous n'avons pas gagné la guerre", a déclaré Yannick Charlesege, de la CFTC. "Suite aux engagements de Renault et du gouvernement, les salariés ont décidé de reprendre l'activité sur le site de Maubeuge", a confirmé Jérôme Delvaux, de la CGT.
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Renault a annoncé la suppression de 4.600 emplois en France
Samedi, des milliers de personnes, 8.000 selon la CGT, avaient manifesté à Maubeuge contre le plan d'économies de Renault qui prévoit 4.600 suppressions d'emploi sur 48.000 en France. L'usine était à l'arrêt depuis vendredi matin pour s'opposer au projet de transfert de production des utilitaires électriques Kangoo à Douai, environ 2.900 employés, à environ 70 km de là.
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En difficulté financière et victime de l'effondrement du marché automobile, Renault avait annoncé vendredi la suppression de 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 en France, avec des départs volontaires et sans licenciements, dans le cadre de son plan d'économie de plus de 2 milliards d'euros, jusqu'en 2023.
Cinq milliards d'euros de prêt garanti par l'État
Le gouvernement a validé mardi un prêt garanti de cinq milliards d'euros pour aider le constructeur automobile Renault à surmonter la crise du coronavirus. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est félicité d'avoir obtenu, en contrepartie, la préservation de l'emploi et des capacités industrielles sur le site de Maubeuge.
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Sur les 14 sites industriels de Renault dans l'Hexagone, un seul est définitivement voué à la fermeture, celui de Choisy-le-Roi, dans le Val-de-Marne, dont les salariés sont en grève depuis mardi contre le transfert de l'activité de recyclage prévu vers Flins, dans les Yvelines. Une manifestation spontanée rassemblant les salariés en grève du site de Choisy, en présence du leader de la CGT Philippe Martinez, s'est déroulée mercredi dans la ville.