Le chômage devrait exploser dans les mois à venir en France. 4:15
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Le gouvernement a aggravé mardi sa prévision de récession en 2020, avec une chute du PIB qui pourrait atteindre -11%. L'économiste Jean-Hervé Lorenzi a estimé sur Europe 1 que cette crise économique va se traduire par "deux chocs", un sur le chômage et un autre "sur la génération des jeunes". 
INTERVIEW

Le gouvernement s'attend à une récession historique en 2020. Le gouvernement a encore aggravé ses prévisions pour cette année, avec désormais une chute du PIB (produit intérieur brut) qui pourrait atteindre les -11%, du jamais vu depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Pour l'économiste Hervé Lorenzi, cette crise économique va se traduire par "deux chocs". "Un choc de chômage d’abord. Et un choc sur la génération des jeunes", s'inquiète le président du cercle des économistes, mardi midi sur Europe 1.

"En avril, il y a eu 200.000 chômeurs de plus réels, les autres étaient des transferts entre catégories de chômeurs. On va arriver à la fin juillet avec un nombre nettement plus important de chômeurs liés à des faillites d’entreprise ou à des redressements d’entreprise", craint l'économiste. 

"Les jeunes vont avoir beaucoup de mal sur le marché du travail" 

Hervé Lorenzi alerte également sur la situation des jeunes, qui pourraient être les premières victimes de cette crise économique. "Le deuxième effet sera en septembre-octobre : la jeune génération qui va arriver, les étudiants et les jeunes non-qualifiés, vont avoir beaucoup de mal sur le marché du travail".

"Ce sera le choc sur la génération des jeunes, avec celui sur l’emploi, qui vont profondément troubler les équilibres économiques et sociaux de notre pays. (Une baisse du PIB de) 11% c’est la traduction d’une crise économique qu’on n’a jamais connue dans notre pays depuis des décennies", constate-t-il. 

"Des plans de départ à la retraite anticipée pour permettre aux jeunes d’entrer sur le marché du travail"

Hervé Lorenzi a ensuite esquissé des pistes pour améliorer la situation économique. "On peut faire beaucoup de choses. Le gouvernement c’est bien débrouiller sur la protection. Maintenant, il faut limiter le nombre de faillites en repoussant les charges pour que les entreprises gardent de l’oxygène. On a six mois très difficiles à traverser", préconise-t-il. 

L'économiste demande même que les jeunes soient favorisés sur le marché du travail, quitte à "faire des plans de départ à la retraite anticipée". "Surtout il faut penser le sujet pour les jeunes, donc l’apprentissage. Il faudra peut-être, c’est horrible à dire, mais faire des plans de départ à la retraite anticipée pour permettre aux jeunes d’entrer sur le marché du travail. Le gros sujet, c’est que toutes les générations ne soient pas sacrifiées, sinon on se trouverait avec un important problème de société", met-il en garde. "Il va falloir trouver des idées dans les semaines à venir", conclut l'économiste.