Les associations sont en difficulté depuis le confinement. 6:10
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Antoine Terrel
Entre difficultés financières et perte d'adhérents, les associations, fragilisées par la crise du coronavirus, s'attendent à une rentrée très difficile. Au micro d'Europe 1, Frédérique Pfrunder, déléguée générale du Mouvement associatif, en appelle donc au soutien du gouvernement et de la population. 
INTERVIEW

Les acteurs du monde associatif tirent la sonnette d'alarme. Très fragilisées par le confinement et la crise sanitaire provoquée par l'épidémie de coronavirus, les associations doivent affronter une rentrée difficile, entre difficultés financières et baisse du nombre d'adhérents. Le Mouvement associatif estime ainsi que 30.000 structures sont menacées de disparition. Sur Europe 1, sa déléguée générale Frédérique Pfrunder appelle donc la population à se tourner vers les associations, et demande de l'aide au gouvernement. 

"Le tissu associatif a été très touché par la crise", confirme-t-elle, rappelant que les associations sont avant tout "des lieux de lien social et de développement d'activités". Or, la crise a eu des impacts "sur le fonctionnement général, l'implication possible des adhérents et des bénévoles, et des impacts financiers qui font que de nombreuses structures associatives se retrouvent dans la difficulté, certaines n'excluant pas le dépôt de bilan, et un certain nombre d'autres n'étant pas certaines de pouvoir maintenir leurs effectifs salariés quand elles en ont". Plus globalement, "beaucoup d'associations s'interrogent sur la façon dont elles vont pouvoir reprendre et poursuivre leurs activités en cette rentrée", poursuit l'invitée d'Europe 1. 

Une adaptation compliquée à la situation sanitaire

Mais quels sont les secteurs les plus touchés ? Frédérique Pfrunder cite notamment celui du tourisme social, avec ses villages vacances, ses colonies, mais aussi "les associations culturelles qui animaient des festivals pendant la période du printemps et de l'été", ou encore "celles qui donnent des cours de musique, de danse, les cinémas associatifs".

Pour toutes ces associations, "c'est très compliqué" de reprendre, explique la déléguée générale du Mouvement associatif. Les structures "essayent de s'adapter au protocole sanitaire, de proposer à leurs adhérents des activités qui s'inscrivent dans ce cadre là, mais c'est évidemment compliqué".

Un appel à la population et au gouvernement

Dès lors, faut-il craindre de lourdes pertes d'adhérents ? "C'est un risque", reconnaît Frédérique Pfrunder, lançant "un appel" à la population : "Si vous avez l'habitude d'aller vers des associations pour mener vos activités au quotidien, soutenez les !". Avant d'en appeler aussi au gouvernement. "Ces structures associatives sont affaiblies, et ont besoin d'un soutien. On attend évidemment, dans le cadre du plan de relance, que le gouvernement prenne cela en compte, et que les associations soient aussi parties prenantes de ce plan. Il y a besoin d'un soutien spécifique en la matière qui réponde aux spécificités associatives."

Car pour Frédérique Pfrunder, l’affaiblissement des structures peut avoir un impact bien plus large que sur le monde associatif. "Cet affaiblissement sur le moyen terme peut avoir un impact sur le lien social", alerte-t-elle.