Certains Français optent pour la moyenne montagne en raison de la fermeture des remontées mécaniques (photo d'illustration). 1:54
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Carole Ferry, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Alors que les vacances commencent pour la zone A, les réservations sont en chute libre dans les transports comme dans les hébergements en raison de la crise du Covid-19 et des restrictions sanitaires qui l'accompagnent. Les Français qui ont choisi de partir malgré tout optent pour des destinations plutôt proches, et au grand air. 

Qu'est-ce que tu fais pour les vacances ? La question n'a pas encore de réponse pour de nombreuses familles, privées de leurs habitudes en raison de l'épidémie de Covid-19. Alors que les congés de février commencent vendredi soir pour la zone A, la direction des routes de Savoie n'attend qu'environ 90.000 véhicules sur le chemin des stations de ski ce week-end. C'est très loin des habituelles migrations vers la neige, à l'image d'une semaine qui s'annonce plutôt morose pour les professionnels du tourisme. 

Le grand air à défaut de sommets enneigés

À la SNCF, il y a moitié moins de réservations pour ce week-end qu'à la même période l'an dernier. Ceux qui partent quand même vont majoritairement en Normandie, en Bretagne, mais aussi dans les Alpes, malgré la fermeture des remontées mécaniques. Toutefois, dans les résidences de tourisme, on note très peu de réservations - seulement 20% des capacités à peine. Pour les meublés, les Gites de France notent une hausse des réservations de dernière minute ces derniers jours… Mais avec un chiffre global très en-dessous de la norme.

À noter un regain d'intérêt pour la moyenne montagne, par exemple dans les Vosges ou le Jura : pour ces vacances de février, les Français recherchent le grand air, à défaut de sommets enneigés. 

Une catastrophe pour les voyages au soleil

Pour ceux qui organisent des voyages au soleil, la crise est carrément catastrophique. "En 2020, on avait un chiffre d'affaires qui avait déjà chuté de 80%, ce qui est quand même colossal", souffle Jean-Pierre Mas, président des entreprises du voyage. "Pour l'instant, depuis les annonces de Jean Castex vendredi dernier, il chute de 95%, c'est-à-dire qu'il ne reste pas grand chose".

Le professionnel s'agace par ailleurs de l'argumentaire du gouvernement, qui a pris la décision de fermer les frontières pour ralentir la propagation de l'épidémie. "Il ne faut pas dire que c'est pour des raisons sanitaires qu'on empêche les Français de partir à l'étranger", estime-t-il. "Les tests PCR sont valables pour un Français qui rentre d'un voyage en Europe et tout à coup, ils ne sont plus valables pour un Français qui rentre d'un voyage hors Europe ? Non, il faut dire que c'est pour protéger le tourisme français, ça je peux l'entendre." 

Pour le moment les prévisions de réservations sont aussi très médiocres pour le départ des Parisiens, la semaine prochaine, probablement en raison de la crainte d'un reconfinement. Les professionnels du tourisme espèrent que tout se jouera à la dernière minute.