Les loueurs risquent de repousser leurs commandes de matériel aux équipementiers. 1:30
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Jean-Sébastien Soldaïni, édité par Jonathan Grelier
Pour les équipementiers spécialisés dans les ski et les remontées mécaniques, la fermeture de ces dernières au-delà du 1er février fait craindre une année blanche. Celle-ci aurait des répercussions sur le long terme pour ces professionnels, car les commandes des loueurs vont être repoussées, tout comme les investissements des gérants de stations.

Le monde de la montagne subit de plein fouet la crise du Covid-19, alors que les remontées mécaniques ne rouvriront pas le 1er février comme l'espéraient les professionnels. Beaucoup craignent même une année blanche. Et les hôteliers et restaurateurs dans les stations ne sont pas les seuls qui vont peut-être vivre une saison sans retombées. Du côté des équipementiers, fabricants de ski et de remontées mécaniques, l'inquiétude est également forte. D'autant plus qu'une saison blanche laisserait entendre pour eux une crise de plus long terme. "Ils s'attendent à un recul de 60% de leurs commandes", explique Virgile Caillet, qui représente les grandes marques de ski et de snowboards à l’Union Sport et Cycles, dimanche sur Europe 1.

"Comme les magasins ne louent pas, ils ne changent pas leur matériel"

Pour les équipementiers, une année sans activité dans les stations signifie deux prochaines années compliquées. "Bien évidemment, dans les magasins de plaine, on n'achète pas de ski. Et dans les magasins de montagne, on n'en loue pas. Comme les magasins ne louent pas, ils ne changent pas leur matériel et donc ne rachètent pas de skis aux fournisseurs et aux marques", poursuit Virgile Caillet. Et à cause d'un manque de rentrées d'argent, tout porte à croire que les loueurs ne renouvelleront ensuite pas leur matériel de sitôt.

Quant aux gérants des remontées mécaniques, Benoît Robert, le directeur de leur groupement Cluster Montagne, en est certain : ils vont décaler leurs investissements. "Leurs prochaines commandes vont avoir lieu au mois d'avril 2022, dans un an, et encore... si l'hiver prochain est de bonne facture", affirme-t-il. "Les exploitants de domaines skiables sont totalement dépendants des recettes des remontées mécaniques. Ce sont ces recettes qui leur permettent d'investir". Toutefois, ce report des investissements représente un risque. Celui de perdre en compétitivité la saison prochaine face aux autres destinations prisées des skieurs, comme l’Autriche.