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Eve Roger, édité par Jonathan Grelier , modifié à
Malgré l'existence d'une trentaine de tests à l'heure actuelle sur le marché, aucun ne convainc encore les autorités sanitaires. "Tous déclarent qu'ils sont marqués CE, mais ça ne veut rien dire par rapport à la fiabilité du test. On pense que la majorité vient de Chine", explique jeudi sur Europe 1 la professeure Samira Fafi-Kremer du CHU de Strasbourg.

Tester massivement la population pour sortir du confinement. La formule semble désormais inévitable. Le ministre de la Santé Olivier Véran a d'ailleurs annoncé la commande de deux millions de tests sérologiques, qui doivent permettre grâce à une prise de sang de savoir si un individu a été infecté par le coronavirus et a produit des anticorps. Problème : aucun test existant n'a encore reçu le feu vert des autorités sanitaires.

"Tous déclarent qu'ils sont marqués CE, mais ça ne veut rien dire par rapport à la fiabilité du test. On pense que la majorité vient de Chine", explique jeudi sur Europe 1 la professeure Samira Fafi-Kremer du CHU de Strasbourg, qui teste différents kits de dépistage rapide.

"Ils n'ont pas la fiabilité d'un vrai test effectué en laboratoire"

La trentaine de modèles de tests actuellement sur le marché sont donc tous, pour l'instant, en cours d'évaluation dans des laboratoires de virologie. "Pour les trois qu'on a testés, ils sont assez corrects pour des tests rapides faits en 10-15 minutes, mais ils n'ont pas la fiabilité d'un vrai test effectué en laboratoire", ajoute Samira Fafi-Kremer.

Dans 20% des cas, il y a erreur de diagnostic, selon les travaux de son laboratoire. Un pourcentage encore trop élevé pour garantir une sortie de confinement sans risques.

L'arrivée sur le marché de gros industriels attendue

"On sait qu'il y a des personnes à qui on va dire : 'Vous êtes positifs, c'est bon, vous avez des anticorps', et ils vont se croire protégés. Finalement, ils vont diffuser le virus parce qu'ils pensent qu'il n'y a pas de risque", confirme Lionel Barrand, président du syndicat des jeunes biologistes médicaux.

D'ici quelques jours, on devrait toutefois assister à l'arrivée sur le marché de mastodontes, des gros industriels du monde entier, qui ont su faire par exemple le test du VIH. De quoi espérer des outils plus fiables pour arriver au plus vite à un dépistage massif.

Quand ces tests démontreront que plus 60% des Français ont été infectés par le virus, la propagation du Covid-19 sera interrompue et la population immunisée dans son ensemble.