Dans un entretien au "JDD", la maire de Paris explique ses grandes pistes pour le déconfinement de la capitale 1:37
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Pierre Herbulot, édité par Ariel Guez , modifié à
La maire de Paris propose plusieurs mesures pour le déconfinement de la capitale dans un entretien au "Journal du dimanche". 500.000 masques seront disponibles fin avril, 150.000 tests sérologiques sont commandés, et une opération a été montée avec le groupe Accor pour accueillir des malades dans des chambres d'hôtels : Europe 1 fait le point sur ce qui a été annoncé par Anne Hidalgo. 

Elle avait été critiquée pour sa gestion de crise par la candidate LREM Agnès Buzyn à l'arrivée du coronavirus dans la capitale. Presque deux mois après, dans les colonnes du Journal du dimanche, la maire de Paris Anne Hidalgo pense à l'après-confinement et dresse les grandes lignes de son plan pour faire redémarrer Paris. La capitale, comme le reste de la France, est confinée au moins jusqu'au 11 mai pour tenter d'endiguer l'épidémie de coronavirus, mais en coulisses, la municipalité s'active. 

500.000 masques pour les Parisiens

Paris sera déconfiné, mais Paris sera surtout masqué. Car Anne Hidalgo annonce que 500.000 masques seront disponibles fin avril. La maire de la capitale dit en avoir commandé au total près de deux millions, pour un coût total s'élevant à trois millions d'euros. Au total, deux millions de masques ont été commandés.

Des masques en tissus, lavables et réutilisables, qui seront fabriqués en France pour éviter que les commandes disparaissent sur le tarmac des aéroports au profit des Américains. Dans le plan d'Anne Hidalgo, ils seraient disponibles à partir de la fin avril en pharmacie et en priorité pour les plus fragiles. "Les plus de 70 ans, mais aussi les personnes atteintes de maladie chronique et les femmes enceintes", explique l'édile.

150.000 tests sérologiques en attente de livraison

Après les masques viendra le dépistage massif des Parisiens. Déjà effectifs dans les Ehpad, comme l'avait annoncé le premier adjoint d'Anne Hidalgo Emmanuel Grégoire, et réalisés aujourd'hui pour les cas suspects dans certains hôpitaux, les tests seraient élargis aux agents de la ville et aux personnes les plus fragiles. Selon Anne Hidalgo, 150.000 tests sérologiques sont d'ores et déjà en attente de livraison. "C'est un peu comme réussir à contenir un départ de feu avant qu'il ne s'étende", compare Jean-Louis Missika, adjoint à l'urbanisme, au micro d'Europe 1. À quel prix ? "Cela coûtera ce que ça coûtera", évacue un élu.

L'opération "Covisan" pour loger des malades dans des hôtels

Outre ces chiffres, la maire socialiste annonce quelques changements dans la prise en charge des malades sans symptômes graves ou les porteurs sains, pour éviter de nouvelles contagions. La ville de Paris et l'AP-HP vont lancer dans les prochains jours une opération appelée "Covisan" avec l'aide du groupe hôtelier français Accor.

"Nous avons travaillé avec deux grands hôpitaux parisiens, Bichat  et la Salpêtrière, ainsi qu'Avicenne en Seine-Saint-Denis. Nous avons cherché les chambres disponibles aux alentours et ouvert la démarche", explique Anne Hidalgo. Les malades qui le souhaitent auront la possibilité d'être mis à l'isolement dans une chambre d'hôtel et sous surveillance pendant quatorze jours. 

L'expérimentation lundi, porte de la Chapelle, avec 220 chambres disponibles : "Côté Accor, on met à disposition complètement le lieu, toute la structure technique, mais en revanche tout ce qui est mise à disposition des équipements et l'exploitation du lieu, tout ça est fait par le personnel médical parce qu'on n'a pas cette spécialité, ces connaissances techniques et médicales au sein du personnel Accor", explique le directeur Europe du groupe hôtelier.

Des pistes cyclables supplémentaires

Enfin, pour accompagner le retour au travail, Anne Hidalgo propose de réserver des axes entiers de la capitale aux vélos, avec des pistes cyclables qui doubleraient trois lignes de métro parmi les plus utilisées. "Si tous les usagers du métro retournent au travail mi-mai, l'épidémie risque de repartir de plus belle", justifie la maire de Paris, qui souhaite que, lorsque cela est possible, le télétravail soit maintenu