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Manon Fossat
La vaccination est officiellement ouverte au plus de 18 ans depuis ce mercredi sur des créneaux vacants, à réserver du jour pour le lendemain. Des rendez-vous qui vont représenter entre 15.000 et 20.000 places libres quotidiennement pour cette catégorie de la population non prioritaire. Des chiffres bien en deçà de ce qu'il faudrait pour le président de l'UFML, Jérôme Marty, invité mercredi d'Europe 1.
INTERVIEW

Depuis ce mercredi, la vaccination contre le Covid-19 est officiellement ouverte à tous les plus de 18 ans en France, sur les créneaux disponibles du jour pour le lendemain. D'après le gouvernement, ces rendez-vous vont représenter entre 15.000 et 20.000 places seulement par jour. Pour Jérôme Marty, président de l'Union française pour une médecine libre (UFML) et généraliste en Haute-Garonne, invité mercredi d'Europe 1, cela n'est pas suffisant et il est nécessaire d'accélérer encore la cadence. 

"Ce sont des chiffres trop faibles. On sait que dans les prochaines semaines, des millions de doses Pfizer vont arriver. Il faut absolument que l'on étende cette vaccination à toute la population qui est en demande, a-t-il estimé. Il faut que l'on puisse vacciner tous les gens qui désirent être vaccinés".

Une bascule chez les jeunes

Au total, plus de 18 millions de Français ont déjà reçu une première injection. Et parmi les plus de 75 ans, 20% n'ont pas été vaccinés. Mais comme le rappelle Jérôme Marty, il s'agit là de personnes ne souhaitant pas recevoir d'injection. "Il faut maintenant s'axer sur une autre catégorie de la population, quitte à revenir ensuite vers les personnes âgées et leur expliquer pourquoi c'est une nécessité. Mais actuellement, on a une forte demande des jeunes dans nos cabinets, qui nous demandent quand est-ce qu'ils vont pouvoir se faire vacciner".

Car pour le président de l'UFML, une bascule s'est en effet opérée chez les plus jeunes, pourtant réticents au départ. "Tout le monde en a assez de cette crise donc les gens veulent en sortir. En particulier ceux qui ont une vie très active et de fortes interactions sociales, à savoir les jeunes. Et ils ont parfaitement compris qu'un des éléments pour retrouver leur vie d'avant, c'est la vaccination". Des propos nettement illustrés par les chiffres puisqu'en décembre 2020, 26% des moins de 25 ans étaient favorables à la vaccination, contre 55% au mois d'avril.

Mettre les médecins généralistes au coeur de la campagne

Concernant le vaccin AstraZeneca, énormément de doses ne trouvent toujours pas preneurs. La faute, selon le président de l'UFML à une communication désastreuse, qui a entraîné une faible appétence pour ce sérum. "C'est une erreur parce que c'est un bon vaccin. Mais il faut être factuel et puisque la majorité des doses injectées sont des ARN, il faut que les médecins généralistes, les infirmières et les pharmaciens, y aient accès pour doubler le score que l'on fait chaque jour", a-t-il appelé.

Le médecin généraliste réclame donc que les vaccins Pfizer et Moderna soient distribués à ces professionnels de santé, dans une logique d'accélération de la campagne. "On est actuellement à 600.000 injections dans les grands jours et on pourrait passer à 1,2 million sans problème", a-t-il encore rappelé. Il est d'ailleurs prévu que le vaccin Moderna soit élargi aux docteurs dès la semaine du 24 mai, car son flacon se conserve un mois, contrairement au Pfizer, qui a une duré de vie de cinq jours.

Jérôme Marty a enfin reconnu qu'à l'approche de l'été, la question d'une deuxième injection pendant les vacances allait poser problème, en particulier avec l'AstraZeneca, qui nécessite d'attendre entre huit et douze semaines. "Les gens calculent, se projettent, et ils voient bien que ça ne va pas coller. Il faudrait donc, pour ces personnes là, permettre un vaccin avec Johnson&Johson, qui fonctionne avec une seule injection".