Coronavirus : près de 4.900 malades en réanimation
Alors que la situation sanitaire se dégrade, Emmanuel Macron assure dans le "JDD" que "rien n'est décidé" concernant de nouvelles mesures de restriction. La situation dans les écoles est extrêmement tendue, notamment à Drancy, où 22 classes ont fermé dans un lycée.
Comment freiner la troisième vague de l'épidémie de coronavirus , avec près de 4.900 malades en réanimation ? Alors que de nouvelles mesures de restrictions sont entrées en vigueur samedi dans le Rhône, l'Aube et la Nièvre et que les autorités ont intensifié les contrôles pour faire respecter l'interdiction de se déplacer dans les 19 départements concernés, l'exécutif est sous pression. Face à la situation "critique", les appels se multiplient pour des restrictions beaucoup plus strictes et un élargissement de la campagne de vaccination. Dans le Journal du dimanche, Emmanuel Macron , lui, assure que "rien n'est décidé".
Les principales informations à retenir
- Près de 4.900 personnes en réanimation, le pic de la troisième vague bientôt atteint
- "Rien n'est décidé" quant à de potentielles nouvelles mesures, assure Macron
- Les directeurs médicaux de crise de l'AP-HP se préparent à devoir "faire un tri des patients"
Nouvelle hausse des réanimations
Le nombre de patients en réanimation a continué d'augmenter dimanche avec 4.872 personnes contre 4.791 la veille. Au cours des dernières 24 heures, les admissions en réanimation ont légèrement ralenti s'élevant à 238 patients contre 332 la veille, mais la tendance reste à la hausse. Dans les services de réanimation, on trouve de plus en plus de jeunes. On vous explique pourquoi dans cet article .
Le nombre total de personnes hospitalisées en France à cause du Covid-19 était de 27.712 dimanche dont 1.017 nouvelles admissions en 24 heures. En 24 heures, 131 patients sont morts à l'hôpital des suites du Covid-19, contre 194 la veille, portant le nombre total des décès enregistrés en France à 94.623 depuis le début de l'épidémie.
Un nouveau tour de vis ? "Rien n'est décidé", assure Macron
"Rien n'est décidé" quant à un nouveau tour de vis face à l'épidémie, assure Emmanuel Macron dans le Journal du Dimanche . "Pour les jours qui viennent, nous allons regarder l'efficacité des mesures de freinage et nous prendrons si nécessaire celles qui s'imposent. Mais à cette heure rien n'est décidé", souligne le chef de l'Etat dans cet entretien.
Emmanuel Macron défend à nouveau son choix de ne pas avoir reconfiné fin janvier. "L'unanimité scientifique n'a jamais été au rendez-vous. Et parfois, les faits du lendemain viennent contrecarrer les certitudes de la veille. Certains nous disaient : "En février, vous allez prendre le mur". On ne s'est pas pris le mur (...) On a pris des mesures proportionnées à la situation."
Concernant les établissements scolaires, le président répète que "la fermeture complète des écoles ne saurait être un tabou, mais elle doit demeurer un dernier recours et une mesure limitée au maximum dans le temps."
Vaccination : Macron "assume" la stratégie française
Dans cet entretien, le président de la République "assume totalement" la stratégie française de déployer le vaccin par catégories d'âge. "Si j'ouvrais à toutes les tranches d'âge d'un coup, il y aurait des inégalités sociales et territoriales dans l'accès au vaccin. Ce serait un mauvais choix politique et sanitaire", dit-il, même si "certaines professions plus particulièrement exposées", comme les enseignants, pourraient être vaccinés plus tôt, comme il l'avait déjà indiqué. Sur Europe 1, la maire LR du 7e arrondissement de Paris Rachida Dati réclame l'ouverture de la vaccination aux personnels scolaires. Lisez ici son interview .
Alors que la France aura "de plus en plus de doses", Emmanuel Macron mise sur "des mégacentres " pour remplir les objectifs de l'exécutif : dix millions de Français vaccinés mi-avril, 20 millions mi-mai, 30 millions mi-juin. Il assure être en mesure de tenir son engagement de "proposer un vaccin à tous les adultes qui le souhaitent avant la fin de l'été".
REPORTAGE - "C'est très rapide" : injections à la chaîne au vaccinodrome de Saint-Quentin en Yvelines
Le chef de l'Etat se dit ainsi persuadé que "dans quelques semaines, on aura totalement rattrapé les Britanniques". Le Royaume-Uni a administré près de 30 millions de premières doses de vaccin, contre 7,5 millions à la France. Mais l'écart est nettement moins grand s'agissant du nombre de personnes ayant déjà reçu leur seconde injection.
Mais Xavier Bertrand l'invite à "reconnaître ses erreurs"
Invité dimanche du Grand rendez-vous Europe 1/Les Echos/CNews , le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand a lui fustigé la stratégie d'Emmanuel Macron, l'invitant à "reconnaître ses erreurs". Pour l'ex-ministre de la Santé, la France n'a pas mis suffisamment de moyens pour se fournir en vaccins. "La stratégie du départ n'a pas été la bonne. On a rechigné à payer le prix fort pour les vaccins", dénonce-t-il notamment.
Saint-Pierre et Miquelon démarre sa campagne de vaccination généralisée
Après une première phase consacrée aux personnels de santé et aux personnes fragiles, tous les adultes volontaires de Saint-Pierre et Miquelon peuvent prendre rendez-vous depuis samedi pour se vacciner contre le Covid-19 dans cet archipel français de l'Atlantique Nord. La totalité des adultes volontaires de l'archipel devraient avoir reçu les deux injections du vaccin Moderna d'ici la mi-avril. L'ile compte environ 5.000 personnes en âge de recevoir le vaccin. 9.600 doses de ce vaccin ont été acheminées sur place grâce à un avion Falcon de la flotte gouvernementale à cet effet.
Les directeurs de crise de l'AP-HP tirent la sonnette d'alarme
Face à cette situation dramatique à l'hôpital, une quarantaine de directeurs médicaux de crise de l'AP-HP disent se préparer à devoir "faire un tri des patients" pour faire face à la troisième vague qui submerge la région parisienne, dans une tribune publiée par le Journal du dimanche .
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"Nous ne pouvons rester silencieux sans trahir le serment d'Hippocrate que nous avons fait un jour", écrivent ces médecins qui gèrent l'urgence dans les Hôpitaux de Paris. "Dans les quinze prochains jours", estiment-ils, "nous avons une quasi-certitude sur le nombre de lits de soins critiques qui seront nécessaires, et nous savons d'ores et déjà que nos capacités de prise en charge seront dépassées au terme de cette période".
"Dans cette situation de médecine de catastrophe où il y aura une discordance flagrante entre les besoins et les ressources disponibles, nous serons contraints de faire un tri des patients afin de sauver le plus de vies possible", ajoutent les 41 signataires, au premier rang desquels figure le Pr Bruno Riou, directeur médical de crise de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris.
Restrictions renforcées en Belgique et Pologne
En Belgique, les métiers de contacts non médicaux (coiffeurs notamment) ne peuvent de nouveau plus être exercés depuis samedi, pour quatre semaines. Les commerces "non essentiels" (hors alimentation, pharmacies, librairies) ne pourront accueillir des clients que sur rendez-vous.
En Pologne, le gouvernement a décidé de fermer les crèches, les jardins d'enfants, les grands magasins d'ameublement et de bricolage, ainsi que les salons de beauté et de coiffure.
Royaume-Uni : Boris Johnson tient au déconfinement
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a affirmé samedi ne voir "absolument rien" dans les données scientifiques qui justifierait de revoir son plan de déconfinement pour l'Angleterre, quand certains scientifiques mettent en garde contre de nouveaux variants.
Le Royaume-Uni va doucement sortir de son troisième confinement dans les prochaines semaines. Le Pays de Galles est ainsi devenu samedi la première des quatre provinces britanniques à lever une partie des restrictions mises en place au début de l'année. Lundi, ce sera au tour de l'Angleterre d'adoucir ses mesures, permettant à des groupes de six personnes maximum de se réunir en plein air. Les terrasses des pubs et restaurants, ainsi que les commerces non-essentiels, rouvriront par la suite leurs portes aux clients, le 12 avril.
Plus de 2,7 millions de morts
La pandémie a fait au moins 2,76 millions de morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan de l'AFP à partir de sources officielles samedi à 11H00 GMT. Les Etats-Unis sont le pays le plus endeuillé avec 548.813 morts, devant le Brésil (310.550), le Mexique (200.862), l'Inde (161.240) et le Royaume-Uni (126.515).