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Matthieu Bock, édité par Ariel Guez , modifié à
Pour désengorger les services hospitaliers saturés en Île-de-France, l'armée a aussi été mobilisée pour transférer les patients dans d'autres régions. Sur le tarmac d'Orly, les avions de ligne ont fait de la place aux hélicoptères et avions. 
REPORTAGE

Alors que commence ce lundi la quatrième semaine de confinement, l'Île-de-France reste la région où la pression est la plus forte dans les services hospitaliers. Afin de les désengorger, des évacuations de patients continuent de régulièrement s'organiser. Dimanche par exemple, une quarantaine de personnes ont été transférées vers la Bretagne via des trains médicalisés. Dans le cadre de "l'opération Résilience", l'armée est également mobilisée, et l'évacuation peut avoir lieu par les airs. Europe 1 y a assisté.

"Si on les évacue, c'est qu'on est optimistes et qu'on veut qu'ils survivent"

L'aéroport d'Orly sert de base opérationnelle et les pistes du deuxième aéroport de France, déserté des vols commerciaux depuis une semaine, ont été réquisitionnées. Sur le tarmac, des ambulances se suivent lentement jusqu’à l’hélicoptère de l’armée qui les attend. Des médecins, en combinaison intégrale et masques sur le visage, sortent le patient, harnaché sur une civière à roulette dont s’échappe le bruit des appareils de respiration. 

Le tout sous l’œil de Chadi Jbeili, coordonnateur du service médical d'urgence d'Orly. "Tous les patients qui sont transférés sont sous respirateurs, donc plongés dans un coma artificiel avec des machines qui les aident à respirer", explique-t-il. "Toutes les personnes qu'on évacue, on espère qu'ils auront des chances de survie. Si on les évacue, c'est qu'on est optimistes et qu'on veut qu'ils survivent", poursuit le Docteur Jbeili au micro d'Europe 1.

Faire de la place sur la piste

Pour faire de la place aux appareils militaires, parfois gigantesques, il a fallu garer les 90 avions de ligne cloués au sol sur un coin de la piste. Puis peindre des cercles pour que les hélicoptères puissent se poser. "On a créé une douzaine de marques", explique Michel Landelle, responsable des aires aéronautiques d’Orly.

"Pour que les pilotes puissent se poser sans risque de 'souffler' autour et de créer un danger pour les appareils qui les entourent ou pour les patients qui sont éventuellement en transports", justifie-t-il au micro d'Europe 1. Mais les évacuations par les airs ne sont pas exclusivement effectuées en hélicoptère puisque la flotte gouvernementale et les fameux Falcon ont eux aussi été réquisitionnés. 

"Le chargement de la civière peut prendre jusqu'à 45 minutes"

La manœuvre d'évacuation des blessés, qui peut paraître complexe, les militaires en ont l'habitude. Mais ici, pour ne pas aggraver l'état des malades, il faut prendre du temps. Contrairement aux missions habituelles, qui sont souvent faites dans l’urgence.

"On est habitués à aller chercher des  patients sur la zone de l'accident ou la zone de combat. Là, ce qu'on nous demande, c'est un petit peu différent", explique le lieutenant-colonel Nicolas. "Il faut au contraire ne pas du tout se précipiter. Donc les opérations de chargement de la civière dans l'hélicoptère peuvent prendre jusqu'à 45 minutes", indique-t-il au micro d'Europe 1.