Pour Mélenchon, imputer la crise de confiance aux élus est une "honte"

Prétendre que "le problème de la confiance" envers les élus dépendrait "du mauvais comportement des parlementaires" est "une honte", a déclaré Mélenchon.
Prétendre que "le problème de la confiance" envers les élus dépendrait "du mauvais comportement des parlementaires" est "une honte", a déclaré Mélenchon. © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP
Prétendre que "le problème de la confiance" envers les élus dépendrait "du mauvais comportement des parlementaires" est "une honte", a déclaré lundi le leader de La France insoumise.

Prétendre que "le problème de la confiance" envers les élus dépendrait "du mauvais comportement des parlementaires" est "une honte", a déclaré lundi le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, dont le groupe a défendu en vain des motions de rejet de projets de loi sur le sujet à l'Assemblée.

Pour Jean-Luc Mélenchon, qui a dépeint les textes portés par la ministre de la Justice Nicole Belloubet comme un "potage", les lois de confiance sont nées "dans l'émotion du récit des turpitudes d'un candidat", allusion au candidat LR à la présidentielle François Fillon, mis en examen après la révélation d'emplois présumés fictifs de collaborateurs parlementaires accordés à des membres de sa famille.
"Le problème de la confiance du public, c'est-à-dire du peuple, dépendrait du comportement des parlementaires? Eh bien, je n'hésite pas à vous dire: c'est une honte que de le prétendre", a lancé le député des Bouches-du-Rhône. Cela participe d'un "populisme anti-parlementaire grossier", alors que "si notre société est malade des rapports de confiance, c'est parce que l'argent pourrit tout en son sein", selon lui.

La crainte d'une loi qui "stigmatiserait" les élus. Peu avant, l'Insoumis Bastien Lachaud avait aussi lancé une charge contre l'"oligarchie", jugeant que "le plus grand corrupteur est au pouvoir, c'est l'argent roi", dont "il n'est absolument pas question dans ce projet", craignant une loi qui "ne serve qu'à stigmatiser les élus". "Il ne s'agit pas d'une loi de moralisation. C'est bien une loi qui pose un certain nombre de règles éthiques", a notamment répondu la ministre, estimant que certains points "intéressants" soulevés par les Insoumis "mériteraient d'être traités, mais pas ici et pas maintenant".

"Ni l'alpha ni l'oméga". Tout en soulignant que "des engagements très importants ne sont pas tenus", Delphine Batho (Nouvelle Gauche) a dit la volonté des socialistes de débattre des textes, observant "qu'effectivement l'argent pourrit tout et aussi la politique" et jugeant que "la nécessité de s'en prendre aux agissements des corrupteurs n'excuse pas les turpitudes des corrompus". Pour le groupe LR, Philippe Gosselin a aussi estimé que le texte n'était "ni l'alpha ni l'oméga" présenté, Philippe Gomès pour les Constructifs y voyant "un petit pas" mais "dans la bonne direction".

La motion de rejet a été écartée par 205 voix contre 23. Une seconde motion, portée par l'Insoumise Danièle Obono, qui a épinglé notamment un "exercice de communication", a subi le même sort, par 201 voix contre 25.