elizabeth II funérailles 4:19
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Stéphane Place et Lionel Gougelot (envoyés spéciaux à Londres), édité par Ophélie Artaud , modifié à
Ce lundi, le monde entier va pouvoir faire un dernier adieu à la reine d'Angleterre, décédée il y a dix jours. Des funérailles historiques, au programme millimétré, qui seront retransmises en direct dans le monde entier. Sur place, 500 invités de marque pourront assister à la cérémonie dans l'abbaye de Westminster. Un défi sécuritaire pour les forces de l'ordre londoniennes.

Son règne se termine là où il avait commencé en 1953. L'Abbaye de Westminster, lieu choisi pour les funérailles de la reine qui débuteront à midi, heure française, point final d'un protocole grandiose. Dans le quartier de Westminster, les dernières personnes qui ont pu s'incliner devant le cercueil de la reine jusqu'à 7h30 ce lundi matin. Les portes sont désormais fermées et le public ne peut plus y accéder après ces quatre jours d'exposition du cercueil de la reine. L'heure est maintenant à l'émotion pour les Britanniques qui se préparent à suivre les différentes étapes des funérailles.

2.000 invités, 2 millions de personnes à Londres, 4 milliards de téléspectateurs

C'est un protocole millimétré qui se met en place. À 9 heures, les 2.000 invités qui vont assister à la cérémonie seront accueillis à l'abbaye de Westminster. Parmi eux, les dirigeants étrangers, mais aussi 200 héros du quotidien : il y aura parmi eux beaucoup de membres du National Health Service, c'est-à-dire les services de santé, évidemment en première ligne face au Covid.

Et puis des héros militaires récompensés par la Croix de Victoria et des élus aussi. Et sans doute, mais on ne connaît pas les noms, quelques célébrités. À 11h35 précisément, les soldats du premier bataillon de grenadiers de la reine soulèveront le cercueil de son catafalque drapé de pourpre et le transporteront jusqu'au fût de canon positionné à l'extérieur de Westminster Hall. Affût de canon qui, selon la tradition, sera tiré avec des cordes par des marins de la Royal Navy jusqu'à l'abbaye de Westminster. 

Porté par huit soldats et huit grenadiers, le cercueil de la reine fera son entrée dans l'abbaye de Westminster au son de la cornemuse.  C'est Elizabeth II qui a choisi les prières et les chants de cette cérémonie religieuse. Elle ne la voulait surtout pas ennuyeuse, a confié l'ancien archevêque d'York. Liz Truss, la Première ministre, et la secrétaire générale du Commonwealth liront des textes. L'archevêque de Canterbury prononcera le sermon et peu avant 13 h, heure française, la sonnerie aux morts retentira, suivie d'une minute de silence à l'intérieur de l'abbaye et dans tout le Royaume-Uni.

Les Britanniques à la recherche de la meilleure place pour apercevoir la procession

Ensuite, ce sera l'heure pour les Britanniques de rendre un ultime hommage à la souveraine au passage de son cercueil dans les rues de Londres. Dès 3 heures ce matin, des centaines, puis des milliers de personnes pressent le pas, cherchant le meilleur itinéraire pour accéder au parcours de cette procession et apercevoir le cercueil, certains espérant se poster autour de Buckingham Palace ou d'autres aux abords de l'Arche de Wellington, près de High Park. 

L'occasion aussi d'assister à ce qui restera sans doute l'une des images fortes de la journée : le nouveau roi Charles III marchant derrière le cercueil de sa mère.

 

Les caméras du monde entier seront braquées sur Londres et l'événement sera retransmis sur la planète entière : 4 milliards de téléspectateurs, la moitié de la population mondiale. Cela ferait des funérailles d'Elizabeth II l'événement le plus suivi de l'histoire d'après les projections des médias britanniques. Les autorités britanniques attendent jusqu'à 2 millions de visiteurs dans les rues de Londres, qui pourront suivre la cérémonie sur écran géant. Sans parler des 500 invités de marque : chefs d'État, têtes couronnées, la crème de la crème qui doit rejoindre l'abbaye de Westminster dans la matinée. Une opération d'envergure sans précédant pour la police.

10.000 policiers, des tireurs d'élite et 1.500 soldats

D'ailleurs, pour bien mesurer l'ampleur du défi sécuritaire de ces obsèques et la mobilisation des forces de l'ordre, le maire de Londres, Sadiq Khan, a expliqué que c'était un peu comme organiser sur une même journée des Jeux olympiques, un mariage princier, le carnaval de Notting Hill et le marathon de Londres. Pour cela, c'est un dispositif élaboré depuis des années par les autorités qui sera mis en place dès les premières heures du jour.

10.000 policiers sur le pied de guerre avec des kilomètres de routes barrées dans le secteur de Westminster et de Buckingham Palace, sous étroite vidéosurveillance bien sûr. Des tireurs d'élite seront positionnés sur les toits et 1.500 soldats de l'armée sont venus en renfort.

Quadrillage policier sur l'itinéraire de la procession qui verra après la cérémonie le cercueil royal cheminer jusqu'à Hyde Park avant son départ pour Windsor. À cela s'ajoute une mise en alerte maximale des services de renseignement et de lutte antiterroriste. Ce qui donne des sueurs froides aux autorités, c'est la sécurité de la centaine de chefs d'État, de gouvernement et de têtes couronnées qui seront rassemblés dans l'abbaye de Westminster. Ils seront donc tous acheminés en bus, à l'exception de Joe Biden et de l'empereur du Japon qui se déplaceront en limousine blindée. Dans ce contexte, la police de Londres en appelle à la vigilance du public qui assistera à ces obsèques en lui demandant de signaler tout comportement ou objet suspect autour de la cérémonie.