Elizabeth II funérailles 1:44
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Thibaud Hue (envoyé spécial à Londres), édité par Ophélie Artaud
35 millions d'euros, c'est ce que devraient couter les funérailles de la reine Elizabeth II. Une somme pharaonique alors que de nombreux Britanniques subissent de plein fouet la crise économique, l'inflation ou encore l'augmentation des prix du gaz et de l'électricité. Europe 1 est allée à leur rencontre.

Au Royaume-Uni, le coût des funérailles d'Elizabeth II, en pleine crise économique, divise les Britanniques. Le deuil et le recueillement se poursuivent après le décès de la reine. Vendredi soir s'est tenue la traditionnelle veillée des princes. Les enfants de la reine se sont recueillis devant le cercueil pendant une quinzaine de minutes. Les funérailles se dérouleront lundi. Elles sont estimées à 35 millions d'euros. Une somme exorbitante pour les classes populaires qui subissent de plein fouet l'inflation.

"C'est ridicule"

Les yeux écarquillés, Marie, en claquettes rose et T-shirt jaune, reste sans voix en apprenant la nouvelle. Les funérailles de la reine couteront plusieurs dizaines de millions d'euros. Inconcevable pour la jeune femme qui vit à Barking, un quartier pauvre à l'ouest de Londres. "Bien sûr un décès, c'est tragique, mais bon, certaines personnes ne peuvent même pas s'acheter à dîner, alors tout cet argent dépensé..."

 

Un peu plus loin, Linda croque dans un sandwich au jambon, sa fille de trois mois près d'elle, dans une poussette. Cette hôtesse d'accueil gagne seulement 1.200 € par mois. Alors ces dépenses pharaoniques sonnent comme une insulte. "Je pense que c'est ridicule de dépenser tout cet argent pour quelqu'un qui est mort. Bien sûr c'est triste, mais c'est aussi triste de voir des gens pauvres, agonisants ou malades. Je suis obligée de vivre chez ma mère. Peu importe ce que je gagne par mois, je survis, je ne vis pas", s'insurge-t-elle.

"Cet argent aurait pu être dépensé pour faire en sorte que l'électricité soit moins chère"

Un sentiment d'injustice partagé par Ali. Avec la crise économique qui secoue l'Angleterre, il imaginait un enterrement plus sobre. La violente inflation a mis ce vendeur de tapis à genoux. "Je me bats pour payer ma facture de gaz et d'électricité, qui est dix fois plus chère que d'habitude. Cet argent aurait pu être dépensé pour faire en sorte que l'électricité soit moins chère. Ce n'est pas juste", regrette-t-il. Et Ali le précise, le jour des funérailles, pour lui, ne sera pas férié. "Impossible de perdre un jour de travail", se justifie le vendeur.