Affaire Seznec : les fragments d'os retrouvés seraient d'origine animale

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A.H., avec AFP , modifié à
Une source proche de l'enquête a indiqué mercredi que les os retrouvés dans l'ancienne maison des Seznec à Morlaix n'étaient pas humains.

Le mystère autour des fragments d'os retrouvés dans l'ancienne propriété des Seznec à Morlaix s'éclaircit. Une source proche de l'enquête a indiqué mercredi, à la mi-journée, qu'ils n'étaient pas humains, ce que tous les experts interrogés par la presse régionale avaient pu affirmer, en observant simplement les photos prises sur le site des fouilles. De son côté, le procureur attend la réponse de l'expertise d'un anthropologue pour statuer.

"Un mammifère très jeune". "L'os dont les photos circulent n'est absolument pas humain", certifiait ainsi l'anthropologue Bruno Boulestin, docteur en médecine et en anthropologie, interrogé par La Charente Libre mardi. Un avis confirmé par le paléontologue et conservateur en chef du patrimoine au musée d'Angoulême, Jean-François Tournepiche, qui s'étonnait auprès du Télégramme qu'il puisse subsister le moindre doute sur la nature des os. "C'est à la portée d'un étudiant en ostéologie", estimait-il. Selon cet expert, l'os principal retrouvé est une "épiphyse distale de fémur appartenant à un bovidé, ou éventuellement un cervidé. (…) Il appartient en tout cas à un mammifère très jeune, car l'extrémité n'est pas ossifiée. Quant à la morphologie, elle n'est pas humaine. Je pense à un morceau de fémur d'un jeune veau", avançait-il, auprès du Télégramme.

Le petit-fils Seznec confirme. Mardi, Denis Seznec, petit-fils de Guillaume Seznec, qui se bat depuis des années pour réhabiliter son grand-père, a indiqué à Paris Match que les os découverts étaient bien ceux d’un bovin. "Le directeur du CNRS m'a annoncé ce matin qu'il s'agit de restes d'animaux, ils ont même précisé qu'il s'agit d'un jeune bovin. La pipe date elle du début du 19e siècle. J'attends la datation des os et les résultats ADN, mais le principal est de savoir qu'il ne s'agit pas d'un squelette humain", a-t-il annoncé. 

Une condamnation sans corps ni aveux

Près d'un siècle après la disparition de Pierre Quémeneur, conseiller général du Finistère, la découverte ce week-end de deux bouts d'os, lors de fouilles dans l'ancienne maison des Seznec, a relancé une des plus retentissantes énigmes judiciaires en France. Sans preuve et sans aveux, Guillaume Seznec a été condamné en 1924 au bagne à perpétuité pour le meurtre un an plus tôt de Pierre Quémeneur avec lequel il était associé en affaires, ainsi que pour des faux en écriture. Mais le corps du conseiller général n'a jamais été retrouvé.