Commerce click collect 1:28
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Pour ce deuxième confinement, le gouvernement a dressé la liste des commerces "essentiels" autorisés à ouvrir. Une liste qui exclut les librairies, les fleuristes et d'autres secteurs en difficulté. Pour tenter de sauver leur fin d'année, ils sont malgré tout autorisés à mettre en place un système de "click & collect".

Confinement, saison 2, épisode 1…  Depuis vendredi matin, les Français sont de nouveau invités à rester chez eux et à limiter leurs déplacements. Et les possibilités de sortir sont limitées : seuls les commerces dits "essentiels" sont autorisés à ouvrir, savoir les magasins alimentaires, les pressings, les garages automobiles, etc. Les autres doivent baisser le rideau. Sauf s'ils mettent en place un système de "click & collect" : une boutique en ligne sur laquelle les clients passent commande avant de venir chercher leurs produits sans entrer dans le magasin. Le gouvernement a en effet autorisé le "click & collect" pour booster l'activité économique.

Un soulagement pour les commerces de proximité

Beaucoup de commerçants ont poussé un ouf de soulagement en entendant Bruno Le Maire donner le feu vert au "click & collect" jeudi. Pour les petits magasins obligés de fermer, c’est une bouée de sauvetage dans une année au mieux moribonde. Myriam Couty tient une boutique de produits bio à Blois et elle a bricolé la numérisation de son commerce lors du premier confinement. "N'étant pas informaticienne, il a fallu trouver des solutions. On a pris le temps de recenser tous les produits de la boutique pour mettre en place un système de bon de commande en ligne que nos clients pouvaient remplir", explique-t-elle.

Ce procédé a permis à l'entrepreneuse de sauver une année mal embarquée. "Après une période de doute, on ne savait pas trop où on allait, on a vu une grosse affluence lors pendant le confinement grâce au 'click & collect'. On a presque triplé notre chiffre d'affaires", raconte Myriam Couty. "Ça nous a non seulement permis de conserver nos clients habituels mais aussi de nous faire connaître d'autres personnes. On a vécu quelque chose d'assez incroyable." Un engouement lié à la demande : selon une étude Odoxa, pendant le confinement, un Français sur quatre a eu recours au moins une fois au "click & collect".

La France est en retard sur le "click & collect"

Tous les commerçants pourront mettre en place le "click & collect" lors de ce nouveau confinement. Mais encore faut-il savoir le faire car cela demande des compétences informatiques que tout le monde ne maîtrise pas. Pour aider les commerces de proximité, des entreprises, comme Ollca, fondée par Victor Gobourg, ont donc développé des solutions clés en main. "Le commerçant peut être tout à fait autonome dans la gestion de son catalogue, en ajoutant un produit, en modifiant un prix, etc. Mais s'il n'a pas l'appétence ni le temps, il peut faire appel à un conseiller numérique qui l'accompagne, le conseille et peut effectuer des modifications pour lui", explique-t-il.

Preuve que le "click & collect" a pris de l’ampleur, le nombre de clients d’Ollca a quasiment doublé en quelques mois, passant de 400 avant le confinement à 700 actuellement. "Avant, on avait une demande par jour. Depuis le confinement, c'est 25 !", assure Victor Gobourg. Mais il y a de la marge : aujourd’hui, à peine un tiers des petites et moyennes entreprises ont leur propre site Internet. "Nous sommes en retard sur nos voisins italiens et allemands dans ce domaine. On va soutenir la numérisation des commerçants et artisans", fait-on savoir à Bercy.

Une promesse qui fait grincer des dents dans le secteur de l'habillement. "C’est trop tard ! On avait déposé un plan sur le bureau de Bruno Le Maire le 10 août. On demandait 150 millions d’euros pour la transition numérique des magasins, en échange d’engagements. On n’a pas eu de retour" déplore Éric Mertz, président de la Fédération nationale de l’habillement. Reste qu'à deux mois de Noël, la possibilité de faire du "click & collect" pourrait bien sauver des magasins pris à la gorge par ce deuxième confinement.