Ces librairies qui reprennent du service grâce au "click & collect"

Certaines librairies ont mis en place le système de "click&collect" pour permettre aux Français de se procurer de nouveaux livres. (Photo d'illustration)
Certaines librairies ont mis en place le système de "click&collect" pour permettre aux Français de se procurer de nouveaux livres. (Photo d'illustration) © AFP
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Nicolas Carreau, édité par Ugo Pascolo avec AFP
Si elles ne rouvrent que le 11 mai prochain, certaines librairies offrent déjà la possibilité d'acheter de nouveaux ouvrages grâce aux commandes sur Internet. Un système de "click & collect" qui permet à ces commerces de sauver un peu leur chiffre d'affaires et qui fait le bonheur des amateurs de lecture.

"Quand les clients entrent, beaucoup ne disent même pas bonjour mais expliquent qu'ils sont très heureux qu'on soit là." Si elles ne pourront rouvrir que le 11 mai prochain, certaines librairies offrent de nouveau la possibilité d'acheter un nouvel ouvrage à lire pendant le confinement contre le coronavirus. Il suffit pour cela de commander son livre sur Internet, avant de venir le récupérer sur place. Un système de "click & collect" qu'a mis en place Thibault Raden, libraire à Vaucresson, dans les Hauts-de-Seine.

"C'est toujours un plaisir de voit un librairie ouverte"

"On est dans une petite ville à Vaucresson, et quand la librairie est ouverte c’est une grande joie", indique-t-il au micro d'Europe 1. Un sentiment partagé par Françoise, une habituée de "30 ans" qui attend sagement son tour devant "L'écriture", comme la quinzaine d'autres clients. "Ça me fait drôle, je pensais que c'était fermé. C'est toujours un plaisir de voir un librairie ouverte" glisse-t-elle.  

Mais confinement oblige, seul le coin presse est accessible aux clients. Interdiction donc de flâner dans les rayons en quête d'un ouvrage. Pour cela, il faut directement s'adresser au maître des lieux. "La plus grosse demande c'est des livres pour occuper les enfants à la maison", indique Thibault Raden.

Mais il y a aussi "les gens qui ont fini de lire les ouvrages qu'on leur avait conseillé avant le confinement". D'autant qu'il y "a des tas de nouveautés" que Thibault Raden essaye de mettre en avant. Un véritable jeu de chaises musicales puisqu'il n'y a pas encore de réassort, et que les programmes de parution ont été réduits de 25% à 50% selon les éditeurs afin d'éviter un embouteillage massif de livres sur les étals.

Un secteur durement touché par les conséquences du confinement

Durement touchées par les mesures de confinement mises en place depuis le 17 mars pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, les librairies ont trouvé avec ce système de "click & collect" un moyen de sauver un peu leur chiffre d'affaires. Et si Thibault Raden a vu jeudi matin autant de clients qu'en une matinée classique, ce n'est pas le cas de tous. À la cinquième semaine de confinement, les ventes de livres ne se situaient plus qu'à un tiers de leur niveau de 2019, selon une étude de l'institut GfK publiée vendredi par le magazine professionnel Livres Hebdo. En un an, la chute de l'activité a même baissé de 68,9% en valeur.

Plusieurs aides déjà accordées 

Une enveloppe d'urgence de 20 millions d'euros a donc été déjà débloquée pour le secteur de la culture, dont 5 millions pour le livre. Par ailleurs, le Fonds de solidarité national s'est engagé à verser une aide de 1.500 à 2.000 euros à chaque librairie et s'apprête, pour le second niveau d'aide financé par les régions, à porter cette somme jusqu'à 5.000 euros. Mais cela suffira-t-il ? Le président du Syndicat national de l'édition (SNE) Vincent Montagne souhaiterait que soit débloqué un plan de 8 à 10 milliards d'euros pour l'ensemble de l'industrie culturelle.