Les plans de soutien aux secteurs en difficulté annoncés par le gouvernement doivent être pris en compte par ce troisième texte. 1:43
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Carole Ferry, édité par Jonathan Grelier , modifié à
Le gouvernement examine mercredi en Conseil des ministres le troisième projet de loi finances rectificative afin d'intégrer les nouvelles dépenses au budget 2020. "Nous avons tout intérêt à nous endetter pour répondre à la crise", estime Laurent Saint-Martin, rapporteur général du Budget a l'Assemblée (LREM), sur Europe 1.

Le troisième projet de loi de finances rectificative depuis le début de la crise du coronavirus va être examiné ce mercredi matin en Conseil des ministres. Objectif : intégrer au budget 2020 les nouvelles dépenses prévues pour soutenir les secteurs en difficulté. Soit pas moins de 40 milliards d'euros en soutien à des industries comme l'automobile, le tourisme et l'aéronautique. Un montant qui s'ajoute au plan d'urgence de 110 milliards d'euros déjà débloqué pour les entreprises. Pour payer la facture, le gouvernement promet de ne pas augmenter les impôts, mais devra donc emprunter et augmenter la dette.

"Les taux d'intérêt sont aujourd'hui très bas"

"Ce qui compte budgétairement, ce que nous payons chaque année, ce sont les intérêts de la dette, ce qu'on appelle la charge de la dette. Cette charge de la dette ne doit pas augmenter et comme les taux d'intérêt sont aujourd'hui très bas et vont les rester plusieurs années, nous avons tout intérêt à nous endetter pour répondre à la crise. C'est d'ailleurs le choix qu'ont fait beaucoup de pays", estime Laurent Saint-Martin, le rapporteur général du Budget (LREM) a l'Assemblée nationale, au micro d'Europe 1.

"Augmenter les impôts, ça veut dire tuer dans l’œuf une reprise"

Pendant la crise, l'heure n'est plus à la rigueur budgétaire, appuie le vice-président du cercle des économistes Christian de Boissieu : "Il ne faut surtout pas, à court terme, augmenter les impôts. Augmenter les impôts, ça veut dire tuer dans l’œuf une reprise qui de toute façon ne va pas être terrible. Ça ne sert à rien à mourir en bonne santé du point de vue budgétaire. Je pense qu'il faut vraiment laisser filer, aujourd'hui, parce qu'il n'y a pas d'autres solutions."

 

 

Dès la reprise en revanche, la France devra montrer sa capacité à maîtriser à nouveau son budget, pour pouvoir continuer à emprunter à taux bas.