"Accordéons-nous" : ce disque qui veut renouveler l'image de l'accordéon

Joyce Jonathan réinterprète "Les Roses Blanches".
Joyce Jonathan réinterprète "Les Roses Blanches". © Capture d'écran
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Sorti le 21 juillet dernier, l'album "Accordéons-nous" associe l'accordéon et des artistes de variété d'aujourd'hui pour casser le côté ringard de l'instrument.

Dans l'imaginaire collectif, on associe aisément l'accordéon au bal musette et aux images de la Libération. C'est cette image, qui peut apparaître comme ringarde, que l'album Accordéons-nous cherche à casser. Aux côtés de deux accordéonistes de renom, Vincent Peirani et Roland Romanelli, des dizaines d'artistes viennent poser leur voix en réinterprétant des tubes historiques comme La foule ou encore Sous le soleil de Bodega. Dominique Blanc-Francard, qui a réalisé l'album, explique ce projet sorti le 21 juillet dernier.

Un projet qui étonne. "Je trouve ça intéressant de renouveler le regard sur cet instrument". Contacté en décembre 2016, Dominique Blanc-Francard, déjà derrière le projet La bande à Renaud, a d'abord été surpris par le projet, avant de l'accepter. "D'habitude, on réunit des chanteurs autour d'un artiste, pas d'un instrument. J'ai tout de suite demandé à Polydor ce qu'il souhaitait faire", se souvient-il. L'idée est simple du côté du label de musique : faire travailler ensemble des artistes d'aujourd'hui avec deux accordéonistes renommés, Vincent Peirani et Roland Romanelli.

"Une image désuète". "Ce qui m'a plu, c'est que Polydor a tout de suite indiqué qu'il n'y avait pas de volonté commerciale, ils voulaient avant tout faire un beau disque", explique Dominique Blanc-Francard. Sentant qu'il a carte blanche, l'ingénieur du son accepte le challenge, bien conscient pour autant que l'accordéon n'a pas forcément bonne presse. "Il a une image désuète, de l’instrument du bal du samedi soir auquel on ne peut pas échapper. L'accordéon est apprécié par des gens assez âgés, mais il a beaucoup de charme quand il est joué par des gens de la jeune génération", détaille le réalisateur.

Zaza Fournier, qui chante au gré du rythme du violon de Roland Romanelli dans l'album, défend également l'instrument. "C'est injuste de cantonner l'accordéon à un genre", explique-t-elle. "Il est vrai que c'est un totem du bal musette, mais pas que. Il a toujours été très présent dans le répertoire musical mondial. Au Brésil, c'est une star du pays", indique la chanteuse.

Des tubes réinterprétés par Olivia Ruiz ou encore Joyce Jonathan. Début 2017, des maquettes sont rapidement réalisées avec Roland Romanelli et proposées à des artistes. Au total, onze chanteurs et groupes figurent sur la tracklist de l'album. Parmi eux, Zaza Fournier donc, mais aussi Joyce Jonathan, Agnès Jaoui, Olivia Ruiz, Florent Mothe ou encore Elodie Frégé.

"Quand ils ont compris ce que l'on voulait faire, ils étaient très intéressés", raconte Dominique Blanc-Francard. En studio, accordéonistes et chanteurs ont joué ensemble, pour créer un "véritable moment" d'enregistrement. "C'est la non-banalité de ce projet qui a plu aux artistes", conclut le réalisateur.