Dimanche dans son allocution, Emmanuel Macron a annoncé la reprise des cours lundi 22 juin dans les crèches, écoles, collèges "de manière obligatoire et selon les règles de présence normale". Pour permettre ce retour, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a confirmé lundi sur Europe 1 que le très strict protocole sanitaire qui régit actuellement les écoles serait amendé dès mardi. "Une promesse magique, difficile à mettre en oeuvre sur le terrain...", commente Francette Popineau, secrétaire générale du SNUIpp-FSU, pour qui "beaucoup de questions se posent encore."
"On ne va pas gagner tant de place"
"L'allègement fondamental sera celui de la distanciation physique qui sera désormais moins contraignante", a expliqué Jean-Michel Blanquer. Il faudra respecter une distance d'"un mètre latéral entre chaque élève", et non plus de 4m2 par élève.
Mais "en maintenant un mètre de distance entre chaque table, on ne va pas gagner tant de place", pointe Francette Popineau. "Surtout si on a des tables à deux places, comme c'est le cas dans beaucoup d'écoles, où l'on ne peut installer qu'un seul enfant, mais qui prennent beaucoup de place." Le nombre de sanitaires est par ailleurs insuffisant dans bon nombre d'établissements scolaires, ajoute-elle.
"On demande aux enseignants de mettre un rond dans un carré"
Francette Popineau salue le retour de l'obligation scolaire, "toujours une bonne chose", mais regrette que celle-ci s'applique à temps complet, et non pas quelques jours par semaine, afin de pouvoir accueillir les élèves à tour de rôle. "Il va y avoir du mécontentement, de l'incompréhension. Certains vont avoir l'impression que les professeurs ne sont pas au rendez-vous... Alors qu'ils sont présents, ils n'ont jamais cessé de l'être. Mais on leur demande de mettre un rond dans un carré", affirme-t-elle.
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Les enseignants n'exerceront toutefois pas leur droit de retrait, assure Francette Popineau. "Ils ont eu peur, comme tout le monde, ce qui est légitime", soutient-elle, rappelant que "le virus circule encore en France". "Plus il y a d’enfants dans une école, plus il y a d'adultes, plus il y a des chaînes de transmission", souligne-t-elle, avant de conclure : "Il faut pouvoir prendre soin des enfants confiés."