Près de Nancy, des étudiants épaulent le personnel d'un vaccinodrome. (Photo d'illustration) 1:29
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Arthur Helmbacher, édité par Jonathan Grelier , modifié à
Au centre de vaccination de Jarville-la-Malgrange, près de Nancy, des étudiants épaulent le personnel du vaccinodrome à défaut de trouver des jobs disponibles. En contrepartie, ils reçoivent des chèques-services pour leurs dépenses essentielles. "C'est de la débrouille", raconte Olivier Babel, qui dirige le vaccinodrome, au micro d'Europe 1.
REPORTAGE

En raison des restrictions sanitaires liées à l'épidémie de Covid-19, rares sont les étudiants à avoir pu conserver ou trouver un job étudiant. Pour les plus précaires, les temps sont donc particulièrement difficiles. Près de Nancy, le centre de vaccination de Jarville-la-Malgrange a trouvé une parade pour leur venir en aide. Il les recrutent pour aider son personnel à administrer les doses, moyennant une rémunération en chèques-services. Une journée est ainsi payée 80 euros. "Ici, tous les professionnels de santé ont accepté de laisser une partie de leur rémunération pour alimenter" le dispositif, explique l'infirmier Olivier Babel, qui dirige le vaccinodrome, au micro d'Europe 1. "C'est de la débrouille."

"Je fais un peu tout !"

A quelques mètres de lui, Jean-Baptiste, étudiant de 24 ans en école d'ingénieurs, s'affaire : "bonjour monsieur Girard, c'est le centre de vaccination Covid-19". Sa tâche du moment ? Faire le tri dans la liste d'attente du centre de vaccination. "Ça, c'est une des missions", précise le jeune homme. "Je donne aussi un coup de main au docteur, par exemple, quand il en a besoin. En fait, je suis vraiment polyvalent, je fais un peu tout !" Tout ou presque, les étudiants n'étant bien évidemment pas sollicités pour vacciner. "Ah non, ça je ne sais pas le faire", sourit Jean-Baptiste.

A cause de la crise, le jeune homme s'était retrouvé sans job étudiant. Sinon, il aurait peut-être travaillé "à McDo'. Mais bon, comme tout est fermé en ce moment, il n'y a pas de boulot". Pas de boulot, alors que ses charges, elles, sont incompressibles. "J'ai besoin d'argent parce qu'il faut que je paye mon loyer, que je me déplace, que je paye aussi un peu à manger", raconte-t-il.

Pour Olivier Babel, aider les étudiants dans le besoin était essentiel. "On s'est demandé comment on pouvait faire, donc on a appelé le Crous et par l'intermédiaire des œuvres sociales du Crous on a expliqué notre projet, à savoir trouver des étudiants désireux de servir la cause et qui auraient besoin d'un petit coup de main financier", retrace-t-il. Les étudiants pourront ensuite utiliser leurs chèques-services pour des dépenses ciblées, comme le loyer, les transports, l'achat de vêtements ou les courses alimentaires.