56 réfugiés se sont portés volontaires pour aider les maraîchers à faire leur récolte. (Photo d'illustration) 1:31
  • Copié
Théo Maneval, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Pour venir en aide aux maraîchers de son département, le Préfet de Seine-et-Marne, Thierry Coudert a décidé de proposer à des réfugiés d'aller participer aux récoltes. Une cinquantaine de personnes en règle se sont portées volontaires et seront donc embauchées en CDD, comme les saisonniers habituels. 

Le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, avait appelé la semaine dernière "ceux qui n'ont plus d'activité" à rejoindre "la grande armée de l'agriculture". Ni une ni deux, le Préfet de Seine-et-Marne s'est exécuté. Lundi soir, c'est via Twitter que Thierry Coudert a appelé les réfugiés "en renfort" des agriculteurs de son département, qui se retrouvent notamment en manque de main d'oeuvre à cause du confinement anti-coronavirus

Des réfugiés volontaires

"Mobiliser les réfugiés." Derrière cette injonction au ton militaire, c'est bel et bien des contrats de travail que le Préfet propose aux réfugiés volontaires pour venir en main aux maraîchers de son département qui "peinent à recruter alors que se profile dans quelques jours le ramassage des fruits et légumes en terre (notamment des fraises et des asperges)". Deux conditions sont nécessaires pour pouvoir participer à cette opération : avoir ses papiers en règle et être volontaire. 

C'est le cas de Zabiullah, qui n'a pas hésité une seconde. "Quand je suis arrivé ici, je n'avais rien. Le gouvernement français m'a aidé et maintenant j'ai des papiers, et je peux vivre en France. Donc c'est à mon tour d'aider. Je veux travailler, pour rendre la pareille", affirme au micro d'Europe 1 ce réfugié venu d'Afghanistan. 

Des CDD rémunérés au SMIC

Au total, ce sont 56 réfugiés qui seront embauchés en CDD, comme les saisonniers habituels, et rémunérés à hauteur du SMIC. Les associations de soutien aux réfugiés, elles, n'y voient que du positif : "Certains étaient en attente d'une activité professionnelle, ou dans des démarches pour travailler leur insertion lorsque tout s'est arrêté [à cause du confinement]", rappelle Delphine Leclerc, coordinatrice d'un centre d'hébergement près de Melun. "Avoir cette opportunité est donc un plus."

Pour Zabiullah, ce sera même un rappel des récoltes de "carottes et de tomates" qu'il faisait plus jeune avec son grand-père, près de Kaboul. Même si, en Seine-et-Marne, il va falloir encore patienter quelques semaines avant que cela ne commence véritablement.