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Nicolas Feldmann, édité par Pauline Rouquette , modifié à
Depuis le début de la crise sanitaire, restaurants et cantines scolaires ayant fermé, des centaines de milliers de tonnes de pommes de terre se retrouvent sans débouché commercial. Pour les producteurs, les pertes risques d'être colossales. L'Union nationale des producteurs de pommes de terre, qui estime la perte de chiffre d'affaire à plus de 200 millions d'euros, en appelle à l'État.

Depuis le début du confinement, les stocks de pommes de terre s'accumulent dans les exploitations des producteurs. Au total, des centaines de milliers de tonnes restent sans débouché commercial, la du fait de la fermeture des restaurants, mais aussi des cantines scolaires. Pour les producteurs, les pertes risquent d'être très importantes, même s'ils tentent de trouver des solutions.

"100 à 200 tonnes de pommes de terre sur les bras, invendables

"Je n'ai pas vu arriver la crise du coronavirus, et je me suis retrouvé avec 100 à 200 tonnes de pommes de terre sur les bras, invendables", déplore Emmanuel Leclerc, agriculteur à Comines (Nord). Pour éviter de jeter, le producteur a mis en place un drive aux portes de sa ferme pour écouler une partie de cet excédent auprès des particuliers. "On a 30.000 euros de pommes de terre qui devaient rentrer, et qui ne rentreront pas... Avec ce moyen-là, on va essayer de limiter la casse au maximum". Depuis le début du mois, une tonne a déjà été écoulée, mais cela est loin d'être suffisant pour compenser les pertes.

Une perte de 200 millions d'euros

Sauver encore ce qui peut l'être, c'est tout l’enjeu de la filière. "Nous produisons de la pomme de terre industrielle donc 70% de nos débouchés sont à destination des collectivités et de la restauration", explique le secrétaire général de l'Union nationale des producteurs de pomme de terre (UNPT). "Avec le confinement, nous estimons la perte de chiffre d'affaire pour la pomme de terre industrielle à plus de 200 millions d'euros".

Pour la filière pas question de laisser pourrir les invendus. Le secrétaire général de l'UMPT en appelle à l'État, et réclame 35 millions d'euros pour transformer ces pommes de terre en nourriture pour le bétail.