Budget : avec le Covid-19, 20 milliards supplémentaires aux mains de l'Assemblée

L'examen du quatrième projet de budget pour 2020 a commencé mardi à l'Assemblée.
L'examen du quatrième projet de budget pour 2020 a commencé mardi à l'Assemblée. © GONZALO FUENTES / AFP
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avec AFP
L'Assemblée nationale a commencé mardi l'examen du quatrième projet de budget pour 2020. Celui-ci prévoit 20 milliards de dépenses supplémentaires, en grande partie en direction des entreprises et des indépendants. Bruno Le Maire a promis une "protection supplémentaire" pour les commerçants, notamment grâce au fonds de solidarité.

Et de quatre budgets de crise : l'Assemblée nationale a entamé mardi l'examen du quatrième et dernier projet rectifié pour 2020, avec 20 milliards de dépenses supplémentaires en direction principalement des entreprises et indépendants, un soutien que les oppositions voudraient renforcer. Sur fond de grogne des petits commerces contraints à la fermeture, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire leur a "dédié" ce nouveau budget, leur promettant au coup d'envoi des échanges une "protection supplémentaire", notamment grâce au fonds de solidarité.

L'accès au fonds de solidarité élargi

Son montant est gonflé de 10,9 milliards, en plus des 9 milliards déjà prévus, son accès nettement élargi, à des secteurs comme les loueurs de voitures ou les fleuristes, avec des montants augmentés, de 1.500 à 10.000 euros pour le mois de novembre dans certains cas. Le dispositif d'activité partielle est, lui, doté de 3,2 milliards d'euros supplémentaires, et 3 milliards d'exonérations de cotisations sociales sont programmées.

 

Encore en soutien aux commerces, Bruno Le Maire a à nouveau demandé à "tous les bailleurs de France de renoncer à un mois de loyer" en novembre, en échange d'un crédit d'impôt. Il a aussi insisté sur "l'aide à la digitalisation" car "un commerce sur trois est numérisé en France, c'est insuffisant". Ce nouveau projet de loi de finances rectificative (PLFR 4) a bien le goût de la crise. Le reconfinement depuis fin octobre, décidé pour un mois au moins, va faire replonger l'activité, après un rebond au troisième trimestre.

Une récession attendu de 11%

Bilan : le gouvernement a revu à la hausse l'impact de l'épidémie de coronavirus, avec une récession attendue de 11%, contre un recul de 10% du PIB dans la précédente prévision de septembre. La dette de l'Etat doit elle s'envoler à 119,8% du PIB en 2020. Les 20 milliards mis sur la table correspondent selon Bercy au coût d'un mois de confinement (15 milliards) et à une prolongation temporaire de certains dispositifs après le déconfinement. Le montant total des dépenses liées à la crise du Covid-19 devrait ainsi atteindre près de 86 milliards d'euros cette année. Pour la culture et le sport, des enveloppes de quelque 100 millions d'euros sont budgétées, pour compenser les pertes de recettes et de billetterie.

Comme promis depuis plusieurs semaines en direction des foyers les plus modestes, sont prévues des primes exceptionnelles aux bénéficiaires du RSA, des chômeurs en fin de droits et aux moins de 25 ans, pour un total de 1,1 milliard d'euros. Le gouvernement vise 4,73 millions de foyers : 4 millions au titre de l'aide aux plus précaires et 730.000 au titre de l'aide aux jeunes, boursiers ou jeunes de moins de vingt-cinq ans bénéficiaires de l’aide personnalisée au logement (APL).