Ehpad, visites 1:42
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Justin Morin édité par Coline Vazquez , modifié à
Les Ehpad commencent à autoriser de nouveau les visites des proches de leurs résidents. Même si ces rencontres se font selon des conditions strictes de sécurité, elles font le bonheur des pensionnaires comme Marguerite qui peut revoir sa ville, Isabelle, à travers une vitre ouverte. 
REPORTAGE

Les portes de Ehpad de France s'entrouvrent depuis quelques jours afin de laisser les familles effectuer des visites, et retisser un peu le lien humain avec l'extérieur. Au Hameau du Roy, au Chesnay près de Versailles, l'établissement s'est organisé de manière à ce qu'il n'y ait pas de croisements entre les visiteurs. Mais malgré ces mesures strictes, les pensionnaires sont ravis de pouvoir enfin revoir leurs proches. "Bien sûr que ça fait du bien", se réjouit Marguerite, qui a reçu la visite de sa fille 

"Ça fait un peu parloir, mais c'est bien quand même"

Isabelle, venue voir sa mère, entre par le jardin. Une infirmière l'accueille puis prend sa température. Munie d'un masque, elle peut enfin parler à sa mère, restée l'intérieur, à travers une vitre entrouverte. "C'est mieux que le téléphone quand même. C'est vrai que ça fait un peu parloir, mais c'est bien quand même", lance-t-elle, en riant. 

De l'autre côté de la fenêtre Marguerite est assise dans un fauteuil. "Bien sûr que ça fait du bien. On se téléphone beaucoup donc je l'entends, mais c'est différent. Ça c'est déjà bien, c'est déjà quelque chose", se contente la pensionnaire, qui déplore de ne rien pouvoir faire. Depuis le début du confinement, les activités ont été réduites. Mais Marguerite n'en veut à personne, surtout pas aux soignants qu'elle remercie pour leur dévouement.

"Ce n'est pas le déconfinement"

Ce droit de visite est est une première étape mais tout ira plus lentement qu'à l'extérieur, rappelle Céline Olive, la directrice du Hameau du Roy. "Attention, ce n'est pas le déconfinement. On n'y est pas du tout. Il va falloir vivre autrement, c'est aussi le travail qu'on est en train d'élaborer, c'est l'après", insiste-t-elle. 

Au tout début de l'épidémie, cinq résidents sont décédés probablement du Covid-19 et Céline Olive veut à tout prix éviter une deuxième vague. Au total, 22.245 personnes sont mortes du coronavirus en France, dont plus de 8.000 en Ehpad.