Dans certaines pharmacies, les masques ne seront "pas disponibles avant la deuxième semaine de mai", en raison de la forte demande. 1:19
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Pauline Jacot, édité par Ariel Guez
Alors que les masques en tissu sont autorisés à la vente dans les pharmacies depuis dimanche, l'approvisionnement sera long, prévient au micro d'Europe 1 le président de l'Union des syndicats des pharmaciens d'officine. Les masques seront "difficiles à trouver", en raison d'une très forte demande, explique-t-il. 

Dans le cadre du plan de déconfinement et pour que les Français puissent se protéger du coronavirus, les pharmacies sont autorisées depuis dimanche à vendre et à distribuer des masques en tissu "grand public". À la différence des masques FFP2 ou chirurgicaux, qui restent réservés aux soignants, ces masques en tissu sont réutilisables et vont pouvoir être accessibles à tous... Sauf qu'il va falloir attendre avant d'en trouver facilement dans les pharmacies. 

Des masques "pas disponibles avant la deuxième semaine de mai"

Car les établissements attendaient que l’arrêté soit publié avant de passer leurs commandes. Les premières séries ont donc été commandées par les collectivités ou les entreprises, explique Gilles Bonnefond président de l'Union des syndicats des pharmaciens d'officine. "Les collectivités et les entreprises les ont achetées pour pouvoir faire la première distribution (...) ça ne sert à rien de se précipiter lundi matin dans toutes les pharmacies", prévient-il au micro d'Europe 1.

Les masques seront "difficiles à trouver", prédit Gilles Bonnefond, espérant lui-même qu'il pourra en proposer dans son établissement "la seconde semaine de mai". "Nous ne pourrons pas en avoir avant".

"Nous risquons un manque de transparence sur les produits"

Outre les conditions de la distribution des masques, qui seront détaillées par Edouard Philippe mardi a l'Assemblée nationale, a expliqué ce lundi sur notre antenne Élisabeth Borne, une inconnue demeure sur le prix de ces masques. Selon les informations recueillies par Europe 1, Bercy n’envisage pas de les encadrer, à la différence du gel hydroalcoolique. "Leur qualité peut être extrêmement variable", justifie le ministère de l'Économie. Vendredi, la secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher indiquait qu'un encadrement des prix "n'était pas d'actualité".

"Nous risquons une envolée des prix et un manque de transparence sur les produits", répond Carine Wolf-Thal, la présidente du Conseil national de l’ordre des pharmaciens. "Si c'est encadré, le consommateur sait qu'à deux euros, il a un type de produit et qu'à dix euros, il en a un autre". Mais si ça n'est pas encadré, la qualité des masques ne seront pas assurées, prévient-elle.

Surtout que toutes les gammes ne seront pas dans toutes les pharmacies. En raison de la forte demande, comme le rappelle Gilles Bonnefond, mais aussi en raison des différents profils des patients. "Je ne commanderai pas des masques à dix euros car ma patientèle n’en a pas les moyens", conclut Carine Wolf-Thal.