Alors que commence ce lundi le "Ségur de la santé", un nouveau plan qui doit mettre un terme à des années de disette dans l'hôpital public, un collectif regroupant des infirmiers présents dans les blocs opératoires a décidé de déposer plainte contre l'ensemble des directions des 32 CHU de France. Ils reprochent à leurs employeurs de ne pas les doter systématiquement de masques FFP2, les plus protecteurs notamment contre les risques de transmission du coronavirus par l’air, sur leur lieu de travail.
"On se met en danger et on met aussi les patients qu'on prend en charge"
Tout au long de l'épidémie, dans de nombreux hôpitaux, conséquence de la pénurie, les masques FFP2 ont en effet été rationnés et réservés pour les seules interventions à risque. Dans certains établissements, ils le sont encore... Une situation inacceptable pour Grégory Chakir, infirmier et porte-parole du collectif Inter-blocs, qui raconte que dans certains cas, lui et ses collègues peuvent se retrouver au bloc opératoire simplement avec des masques chirurgicaux.
"Mais ces masques ne nous protègent pas de la possibilité d'être contaminés par le Covid-19 ! On se met en danger et on met aussi en danger les patients que l'on prend en charge, car on peut se contaminer puis les contaminer eux", dénonce-t-il.
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"Les personnels de blocs sont moins bien protégés que dans l'industrie automobile. C'est quand même dingue !"
La situation est critique dans de nombreux CHU de France, au point que le collectif Inter-Blocs a commencé des actions devant la justice. D'abord en demandant à Fabrice Di Vizio, avocat, d'adresser des mises en demeure aux 32 CHU de France pour obtenir la dotation en FFP2 de l'ensemble des infirmiers de bloc. Une initiative qui n'a pas été couronnée de succès.
"Trop, c'est trop", dénonce alors le collectif. Une plainte sera donc déposée ce lundi pour mise en danger de la vie d'autrui. "Les personnels de blocs sont moins bien protégés que dans l'industrie automobile. C'est quand même dingue !", dénonce Fabrice Di Vizio, avocat du collectif Inter-blocs. "On a des recommandations a minima, juste dans un but qui est un but d'économies, au détriment des soignants", déplore-t-il.
Le collectif Inter-Blocs, qui participera au "Ségur de la santé", appelle les infirmiers de blocs opératoires à exercer leur droit de retrait, à l'exception des urgences vitales.
⚠️⚠️Trop c est trop ! ⚠️⚠️
— Collectif Inter-Blocs (@CBlocs) April 27, 2020
Les infirmier(e)s de bloc opératoire ne paieront pas de leur vie les mensonges de l'Etat sur les ffp2. Nous mandatons @DIVIZIO1 pour déposer plainte pour mise en danger de la vie d'autrui. Les direct° d'hôpitaux devront prendre leurs responsabilités.