Coronavirus : la baisse du nombre de patients en réanimation se poursuit

Réanimation coronavirus
Pour les réanimations, la tendance à la baisse se poursuit. © AFP
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avec AFP , modifié à
Au lancement du Ségur de la santé ce lundi, Édouard Philippe a promis des changements à l'hôpital, dont une hausse "significative" des salaires des soignants. De son côté, l'OMS a suspendu temporairement les essais cliniques avec l'hydroxychloroquine par sécurité, alors que la France connaît une nouvelle baisse des réanimations. 
L'ESSENTIEL

Après deux semaines de déconfinement le gouvernement a lancé lundi son Ségur de la santé, nouveau plan pour l'hôpital. Pendant son discours d'ouverture, le Premier ministre Édouard Philippe a dressé le cap des deux jours de négociations à venir en promettant une hausse "significative" des salaires des soignants, mais aussi des "changements dans le quotidien" à l'hôpital "dans les prochains mois". 

De son côté, l'épidémie a poursuivi lentement son reflux, le nombre de cas graves de coronavirus dans les services de réanimation baissant une nouvelle fois, lundi. L'OMS a également annoncé la suspension temporaire des essais cliniques avec l'hydroxychloroquine par sécurité. 

Les informations à retenir :

  • La baisse du nombre de patients en réanimation se poursuit en France
  • Édouard Philippe a promis une hausse "significative" des salaires des soignants et des "changements dans le quotidien" de l'hôpital
  • Une ultime réunion sera organisée lundi dans la soirée concernant la réouverture des restaurants, les modalités sont attendues mardi
  • Les entreprises devront prendre en charge 15% du coût du chômage partiel d'ici le 1er juin
  • L'OMS suspend temporairement les essais cliniques avec l'hydroxychloroquine

Les réanimations toujours en baisse

La baisse du nombre de malades en France touchés gravement par le coronavirus et hospitalisés en réanimation s'est poursuivie lundi, avec 1.609 patients, soit 46 de moins en 24 heures, a indiqué la direction générale de la santé dans un communiqué. Le nombre total de malades en réanimation, qui reflète notamment la pression sur le système hospitalier, "reste élevé" avec 5.600 patients toutes causes confondues, précise la DGS.

Le nombre de personnes hospitalisées en réanimation baisse également ce lundi : "16.798 personnes sont hospitalisées pour une infection Covid-19 (contre 19.015 lundi dernier) et 342 nouvelles admissions ont été enregistrées en 24 heures (contre 375 il y a une semaine)", précise la Direction générale de la santé.

Le nombre total de morts à l'hôpital et dans les Ehpad, qui n'est pas communiqué depuis vendredi, sera actualisé mardi. À l'hôpital, selon les données de Santé Publique France, le nombre de morts s'élève lundi soir à 18.112, soit une hausse de 90 en l'espace de 24 heures. Le total se porte à 28.457 morts depuis début mars. 

Ségur de la santé : hausse "significative" des salaires et "changements dans le quotidien"

Dans son discours ouvrant le Ségur de la santé devant plusieurs centaines de soignants lors d'une visioconférence, le Premier ministre, Édouard Philippe, a assuré que la hausse des salaires des soignants, déjà promise par ailleurs par Olivier Véran, serait "significative". La "reconnaissance" envers les soignants, "elle est immense dans notre pays, et elle se traduira, le président l'a dit, dans les rémunérations". 

Mais ce n'est pas le seul changement qui attend les soignants : grâce à "des moyens nouveaux", Édouard Philippe a également promis que "le quotidien" à l'hôpital changerait "dans les tous prochains mois". Quant à la question du temps de travail au sein de l'hôpital public, "ce n'est pas un tabou" a-t-il jugé, précisant qu'en la matière "le maître mot sera celui du pragmatisme".

Sur le plan économique, le Premier ministre a par ailleurs assuré que l'Etat allait investir "massivement" dans le secteur hospitalier, jugeant nécessaire d'"accélérer les projets" portés par les hôpitaux et de les accompagner "dans leurs démarches de désendettement". "Nous lancerons donc un vaste plan d'aide à l'investissement qui viendra compléter cette reprise massive de dette". 

D'une manière générale, Édouard Philippe a fixé cinq axes pour la concertation, qui se déroule sous l'égide de l'ancienne dirigeante de la CFDT, Nicole Notat : "reconnaissance pour nos soignants,  investissement massif, agilité retrouvée, organisation territoriale et modernisation par le numérique".

Malgré ces annonces, les soignants se sont montrés dubitatifs. "On attend de voir réellement l'effet sur le terrain et en quoi consistent ces projets", a réagi sur Europe 1 l'infirmière Nolwenn Messad, membre du Collectif inter-hôpitaux, mobilisé depuis plusieurs mois pour réclamer des moyens supplémentaires. 

Réouverture des bars et des restaurants : des réponses mardi

Edouard Philippe n'a pas annoncé comme prévu ce lundi les modalités concernant la réouverture des restaurants en France, après plus de deux mois de fermeture. Une ultime réunion sera organisée lundi dans la soirée entre le secrétaire d'État au tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne et la Direction générale de la Santé. Des réponses devraient être apportées mardi au plus tard, mais certaines pistes ont déjà fuité. On vous explique tout par ici

Restaurateurs et cafetiers sont impatients, comme la reporter d'Europe 1 a pu le constater au Molay-Littry, une petite ville du Calvados. Bertrand Barthémy, qui tient le Bar de la Forêt, se pose de nombreuses questions concernant sa future organisation. "Est-ce que j'ai le droit de me servir de mon buffet d'entrées ? Est-ce qu'il faut que je serve mes entrées à l'assiette ? On ne sait pas", regrette-t-il. Retrouvez notre reportage ici.

Le gouvernement devrait également donner des précisions dans le courant de la semaine sur l'organisation des vacances d'été, sur la réouverture ou non des lycées et trancher aussi sur le maintien ou pas de l'oral de français pour le baccalauréat. De son côté, Emmanuel Macron doit également faire des "annonces importantes" pour le secteur automobile mardi.

Les entreprises devront prendre en charge 15% du chômage partiel

Le gouvernement a également annoncé lundi soir une sortie en douceur du dispositif de chômage partiel. Les entreprises en assumeront 15% du coût à partir du 1er juin, les 85% restant étant toujours à la charge de l'Etat et de l'Unédic dans la limite de 4,5 Smic, a annoncé le ministère du Travail lundi dans un communiqué.

Les secteurs faisant l'objet de restrictions particulières en raison de la crise sanitaire continueront à bénéficier d'une prise en charge à 100%. L'indemnité versée au salarié est inchangée: pendant l'activité partielle, il perçoit 70% de sa rémunération brute (environ 84% du salaire net), et au minimum le SMIC net.

L'information sur les masques insuffisante 

L'encadrement des prix des masques destinés à lutter contre la propagation du coronavirus est "très majoritairement respecté" mais l'information à destination des consommateurs est encore souvent imparfaite, a relevé lundi la secrétaire d'État à l'Économie, Agnès Pannier-Runacher. Dans un communiqué de Bercy faisant le point sur les contrôles effectués par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), la secrétaire d'État estime qu'il y a encore "des progrès à faire pour que les bonnes informations soient apportées aux consommateurs", notamment quant à la présence ou pas de notices d'utilisation des masques, parfois écrites en langue étrangère.

"Ces situations doivent être corrigées dans les plus brefs délais", affirme Bercy, qui précise que des "avertissements" sous forme de rappels à la loi ont été faits à l'encontre de commerces qui n'avaient pas mis à disposition de leurs clients des notices d'information. Plus d'information dans notre article par ici

L'OMS suspend temporairement les essais cliniques avec l'hydroxychloroquine 

La polémique autour de la chloroquine pourrait bien rebondir. L'Organisation mondiale de la santé a annoncé lundi la suspension temporaire des essais cliniques avec l'hydroxychloroquine qu'elle mène avec ses partenaires dans plusieurs pays, par mesure de précaution. Cette décision fait suite à la publication d'une étude vendredi dans la revue médicale The Lancet, jugeant inefficace voire néfaste le recours à la chloroquine ou à ses dérivés.

Le professeur Didier Raoult, qui plaide depuis des semaines pour le recours à ce médicament controversé, a contesté lundi une étude "foireuse" car réalisée "par des gens qui n'ont pas vu de patients".

Le déconfinement se poursuit partout dans le monde

Ailleurs dans le monde, le déconfinement se poursuit, notamment en Europe. Le Royaume-Uni prévoit de rouvrir les commerces non-essentiels au 15 juin dans le cadre d'un nouvel assouplissement du confinement. En Espagne, Madrilènes et Barcelonais retrouvent leurs parcs et terrasses, tandis que les habitants des autres régions moins touchées par la pandémie peuvent retourner sur les plages. Les terrasses ont aussi rouvert en Grèce et en Bavière. L'Italie, quant à elle, rouvre ses piscines et ses salles de sport. Kiev, la capitale ukrainienne, rouvre de son côté son métro, fermé depuis presque dix semaines.

L'Iran rouvre elle les principaux sanctuaires chiites du pays. Au Japon, l'état d'urgence est levé dans les dernières régions où il était encore en vigueur, notamment la capitale Tokyo. Cette mesure permettait aux autorités d'inciter les Japonais à rester chez eux, mais pas de les contraindre. 

Près de 345.000 morts dans le monde, l'Espagne revoit son bilan à la baisse

La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 344.964 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine. Les États-Unis, qui ont recensé leur premier décès lié au coronavirus début février, sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 97.722 décès pour 1.643.499 cas. Au moins 366.736 personnes ont été déclarées guéries.

Après les États-Unis, les pays les plus touchés sont le Royaume-Uni avec 36.793 morts pour 259.559 cas, l'Italie avec 32.785 morts (229.858 cas) et la France avec près de 28.500 morts.

L'Espagne a quant à elle revu son bilan à la baisse, avec près de 2.000 morts en moins, le ramenant à 26.834 morts. Un nouveau système de suivi "permet de nettoyer les doublons,  de confirmer les données liées au coronavirus et d'éliminer (les morts) qui lui avaient été attribuées à tort", a expliqué le directeur du Centre d'alertes sanitaires du Ministre de la Santé

La Chine (sans les territoires de Hong Kong et Macao), où l'épidémie a débuté fin décembre, a de son côté officiellement dénombré 82.985 cas (11 nouveaux entre dimanche et lundi), dont 4.634 décès (0 nouveau), et 78.268 guérisons.