Coronavirus : 30.340 morts en France, hausse des réanimations et des hospitalisations

Les réanimations et les hospitalisations sont en hausse.
Les réanimations et les hospitalisations sont en hausse. © SEBASTIEN BOZON / AFP
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avec AFP , modifié à
Ce lundi, le dernier bilan du coronavirus en France fait état de 30.340 morts en France, ainsi que d'une hausse des réanimations, des hospitalisations et du taux de positivité. Le masque est obligatoire dans certaines rues parisiennes depuis lundi, tandis que ce week-end, une rave-party a rassemblé plus de 5.000 personnes en Lozère. 
L'ESSENTIEL

Le coronavirus n'est pas en vacances. En France, le dernier bilan fait état de 30.340 morts sur le territoire, mais aussi d'une hausse des réanimations, des hospitalisations, et du taux de positivité. Dans le même temps, le port du masque est obligatoire dans les rues les plus fréquentées de Paris. Sauf que la canicule et l'été ne motivent pas les jeunes à respecter les mesures sanitaires : ce week-end, les plages et les parcs étaient bondés et une rave-party a rassemblé plus de 5.000 personnes en Lozère. 

Dans le monde, l'évolution du nombre de cas en Amérique est très préoccupante. Le Brésil compte officiellement plus de trois millions de personnes contaminées et les États-Unis ont franchi la barre des cinq millions. De son côté, l'OMS a enjoint les gouvernements et les citoyens à tout faire pour "éradiquer" la transmission du coronavirus.

Les principales informations à retenir :  

  • La France compte désormais 30.340 morts du coronavirus
  • Hausse des réanimations des hospitalisations dans l'Hexagone
  • Comme dans plusieurs villes de France, le port du masque est obligatoire dans certaines zones de Paris à partir d'aujourd'hui
  • Une rave-party a réuni ce week-end plus de 5.000 personnes en Lozère, "choquant" la population
  • Les États-Unis ont franchi la barre des cinq millions de cas recensés

30.340 morts en France, des indicateurs qui se dégradent

30.340 personnes sont mortes du coronavirus en France depuis le début de l'épidémie, a indiqué lundi la Direction générale de la Santé dans un communiqué, dont 19.834 au sein des établissements hospitaliers et 10.506 dans les établissements sociaux et médico-sociaux. On compte désormais 5.045 personnes hospitalisées en France à cause du coronavirus, soit 180 de plus en 24 heures, et 396 cas graves en réanimations, soit 28 supplémentaires depuis la veille. 

"La circulation du virus s'intensifie, notamment chez les jeunes et dans certaines régions, dans les métropoles de Paris et Marseille", prévient la DGS, rappelant que "les adolescents et jeunes adultes, moins à risque de développer une forme grave de la maladie, peuvent contribuer à diffuser le virus et contaminer leurs proches, parents, grands-parents et les personnes fragiles, pour lesquelles les conséquences peuvent être graves". 

Le port du masque est obligatoire dès ce lundi dans certaines zones de Paris...

Depuis la fin du mois de juillet, le port du masque de protection quasi-généralisé dans les lieux publics clos gagne les espaces en plein air à travers la planète. En France, où le coronavirus a fait plus de 30.300 morts selon le dernier bilan publié vendredi, il sera obligatoire en extérieur dès lundi dans certaines zones très fréquentées à Paris. Des berges de la Seine aux hauteurs de Montmartre, on ne pourra désormais plus flâner à visage découvert dans les quartiers touristiques et les grandes rues commerçantes de Paris. Europe 1 fait le point sur les zones de la capitale où le port du masque est obligatoire. 

Au micro d'Europe 1 ce matin, le député LFI du Nord Ugo Bernalicis a salué cette mesure, mais qui doit selon lui s'accompagner de la gratuité des masques. "Tout ce qui est utile pour éviter que l'épidémie se propage est bien et bon à prendre, mais le budget masques va devenir de plus en plus compliqué parce que, maintenant, il ne suffit pas de l'avoir uniquement dans les transports en commun", a-t-il expliqué. 

...mais les fortes températures ne vont pas aider

Mais cette obligation ne va pas être simple à faire respecter par les autorités. Avec les fortes chaleurs qui frappent l'Europe, il est de plus en plus difficile de respecter les mesures de distanciation sociale et le port du masque. À la recherche d'un peu d'air frais, la population s'agglutine sur les pelouses et les plages. La situation est telle qu'en Belgique, plusieurs villes et stations balnéaires flamandes ont annoncé dimanche l'interdiction des "touristes d'une journée". Au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Allemagne aussi, des foules en quête de fraîcheur se sont massées sur les bords de mer, ignorant souvent les distances de séparation recommandées. 

"Vingt grandes métropoles seront un point de difficulté pour septembre"

Invité de la matinale d'Europe 1, le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy est revenu sur l'évolution de l'épidémie de coronavirus en France. Il affirme que la rentrée aura bien lieu, mais "de manière différente" et espère que soit mis en place "une réflexion" entre les grandes métropoles pour préparer septembre. Selon lui et ses confrères, les 20 plus grandes villes de France seront "un point de difficulté" pour la rentrée. "Car c'est là où il y a le travail et les transports, et où les risques sont les plus importants", justifie Jean-François Delfraissy, tout en étant confiant sur la reprise de l'activité dans les prochaines semaines. 

Les aides de l'Etat étendues à diverses professions

En déplacement à Lourdes, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé que de nouveaux secteurs d'activité bénéficieraient d'exonération de charges et de chômage partiel. "Nous allons élargir les bénéfices des dispositifs prévus pour le tourisme à un certain nombre de secteurs, je pense en particulier aux magasins de souvenirs et de piété", a déclaré le ministre lors d'un déplacement à Lourdes, lieu traditionnel de pèlerinages religieux, pratiquement à l'arrêt en raison des mesures sanitaires.

Les magasins de souvenirs et de piété, les boutiques des galeries marchandes, les boutiques des aéroports, les traducteurs-interprètes, les métiers d'art, les services auxiliaires de transport par eau, les paris sportifs, les labels sont concernés par la mesure.

En Lozère, la population "choquée" par une rave-party

La population de Lozère, département "épargné" par le Covid-19 jusqu'à présent, a été choquée de voir des milliers de personnes envahir des terrains agricoles pour une rave-party, a indiqué dimanche soir à l'AFP la préfète Valérie Hatsch. Samedi soir vers minuit, plusieurs centaines de véhicules se sont dirigés vers le Causse Méjean, en plein Parc national des Cévennes, pour installer une rave-party géante sur la commune d'Hures-la-Parade, a indiqué la préfète. Selon les agriculteurs, la mairie et les gendarmes, plus de 10.000 personnes étaient présentes pour cet événement interdit et illégal. Dimanche soir, selon la préfète, ils étaient encore "plus de 5.000" présents sur le site.

Ligue des champions : le quart Atlético-Leipzig "programmé comme prévu"

Les footballeurs ne sont pas épargnés par l'épidémie. À quatre jours de son quart de finale de Ligue des champions, deux membres de l'Atlético Madrid, dont les identités n'ont pas été révélées, ont ainsi été testés positifs au Covid-19. Mais le match est "programmé comme prévu, a assuré l'UEFA jeudi. Le match entre l'Atalanta et le Paris Saint-Germain, qui doit se dérouler mercredi à 21 heures, n'est donc pas non plus menacé. Interrompue par la pandémie, la Ligue des champions, qui a repris vendredi et samedi avec les huitièmes de finale retour qui n'avaient pu être disputés avant le confinement, doit connaître son dénouement lors d'un "Final 8" inédit et condensé, organisé à Lisbonne du 12 au 23 août.

Les 24 Heures du Mans sans public mi-septembre

Les 24 Heures du Mans se dérouleront sans public les 19 et 20 septembre, en raison des incertitudes face à la pandémie de Covid-19, a annoncé lundi l'Automobile club de l'ouest (ACO). "Alors que de nombreuses solutions avaient été envisagées pour organiser la 88e édition des 24 Heures du Mans, en septembre prochain, en présence de public en nombre limité sur le site, l'ACO et la préfecture de la Sarthe, en étroite collaboration avec différents experts de la situation sanitaire, annoncent aujourd'hui la tenue de la classique mancelle, sans public, les 19 et 20 septembre prochains", a expliqué l'ACO.

Cinq millions de cas aux États-Unis, le Brésil toujours durement frappé

Le cap des cinq millions de cas de Covid-19 a été franchi dimanche aux États-Unis, maintenant la première puissance mondiale en tête des pays les plus touchés. La pandémie provoquée par le coronavirus a tué plus de 162.000 personnes sur le territoire américain où la courbe des contaminations est en hausse vertigineuse depuis fin juin. Le nombre des nouveaux cas enregistrés y a atteint 70.000 par jour mi-juillet. À la deuxième place des pays les plus durement frappés, le Brésil compte officiellement plus de trois millions de personnes contaminées. Et ce chiffre, ainsi que celui des morts, sont sans doute sous-évalués selon les experts, en raison du nombre insuffisant des tests. 

Plus de 731.000 morts dans le monde

Ces sept derniers jours, pratiquement un décès sur deux dans le monde est survenu en Amérique latine. Les conséquences économiques sont terribles partout sur ce sous-continent. En Equateur, près de 700.000 personnes ont ainsi perdu leur travail depuis le début de l'épidémie. Le Pérou a enregistré dimanche un record quotidien de 228 morts dus au coronavirus, pour un total de 21.072 décès. Vendredi, certaines régions ont été reconfinées, et le gouvernement a prolongé l'urgence sanitaire jusqu'au 31 août, maintenant ainsi le couvre-feu et la fermeture des frontières. Dans le monde, le virus a tué plus de 731.000 personnes et en a contaminé plus de 19 millions au total depuis fin décembre. 

L'OMS appelle gouvernements et citoyens à adopter de nouvelles mesures pour "éradiquer" le virus

Face à de tels chiffres, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus a enjoint lundi aux gouvernements et aux citoyens de tout faire pour "éradiquer" la transmission du Covid-19. "Cette semaine, nous atteindrons 20 millions de cas enregistrés de COVID-19 et 750.000 décès. Derrière ces statistiques, il y a beaucoup de douleur, de souffrance", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d'une conférence de presse en ligne. "Beaucoup d'entre vous sont en deuil; c'est un moment difficile pour le monde. Mais je veux être clair, il y a des bourgeons d'espoir et (...) il n'est jamais trop tard pour inverser l'épidémie".

Mais pour cela "les dirigeants doivent se mobiliser pour agir et les citoyens doivent adopter de nouvelles mesures", a-t-il dit. Et d'insister : "Mon message est limpide : éradiquer, éradiquer, éradiquer le virus. Si nous éradiquons efficacement le virus, nous pouvons ouvrir les sociétés en toute sécurité."