16 départements sont concernés par ce nouveau confinement. 1:52
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avec Lionel Gougelot, édité par Antoine Terrel , modifié à
Au micro d'Europe 1, l'épidémiologiste Dominique Costagliola se dit "agréablement surprise que des mesures sérieuses aient été prises" par le gouvernement. Pour elle comme pour nombre de ses collègues, le nouveau confinement annoncé dans 16 départements est "susceptible d'avoir un effet" sur la situation épidémique. 

Ces mesures suffiront-elles à mettre un coup d'arrêt à la dégradation de la situation sanitaire ? Jeudi, alors que la France est confrontée à une nouvelle poussée de l'épidémie de coronavirus, le Premier ministre Jean Castex a annoncé la mise en place d'un nouveau confinement pour quatre semaines dans 16 départements, dont ceux d'Île-de-France. Au programme, notamment : des sorties seulement autorisées "dans un rayon limité à 10 kilomètres" autour du domicile, avec une attestation, mais "sans aucune limitation de durée". Suffisant pour sortir de cette troisième vague ? Contactés par Europe 1, plusieurs spécialistes saluent en tout cas le contenu de ces nouvelles mesures. 

Dominique Costagliola, épidémiologiste à l’Inserm, se dit ainsi "agréablement surprise que des mesures sérieuses aient été prises". "Je craignais qu'on prenne des mesures qui avaient peu de chances d'avoir un effet compte tenu de ce qu'on a vu de l'impact des confinements du week-end dans les départements concernés, mais là, les mesures sont quand même plus importantes". Et de conclure : "Je pense que c'est susceptible d'avoir un effet". 

Le rôle de l'attestation

En limitant considérablement le brassage des populations, la circulation du virus devrait baisser dans les prochaines semaines. Et l'attestation pour les déplacements, qui fait son retour, devrait agir comme une piqûre de rappel d’une situation épidémique très délicate, explique Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches. "Le fait de devoir se déplacer avec une attestation et de se rappeler quotidiennement que la situation sanitaire exige de minimiser ses contacts va à mon avis avoir un effet très fort sur les sources de contamination principales", estime-t-il. 

Patrick Goldstein, patron du Samu du Nord, regrette lui qu'on ait "tendance à opposer des médecins qui seraient des 'ayatollahs' du confinement à une société civile qui veut continuer à respirer et à vivre". Les médecins, les aides-soignantes, les infirmières, rappelle-t-il, "sont des citoyens comme tous les autres, donc ils vont être pénalisés comme tout le monde". 

"Le dernier gros effort"

"Nous appelions à un confinement. Aujourd'hui, ce confinement est peut-être plus dur que celui que certains d'entre nous imaginaient, ce qui veut dire qu'on est dans un juste milieu", poursuit Patrick Goldstein, appelant à "garder espoir". "Je suis intimement persuadé que c'est le dernier gros effort qu'on demande à une partie des Français. La lumière est vraiment là, au bout du tunnel, et c'est très probablement pour l'été."

Seul bémols selon les spécialistes : les mesures concernant le télétravail et la restauration dans les entreprises ne sont pas assez poussées.